Au cas où cela serait utile, voici mon temoignage concernant l'apprentissage du permis moto en forfait sur 5 jour. Le but est d'apporter un temoignage aux débutants, tel que celui que j'ai été, sur ce type de formation.
Préambule:
Le gus : 39 ans, habitant Toulouse, jamais fait de sport (ç'est fatiquant et on se blesse), jamais touché un deux roues à moteur de ma vie mais pris d'une envie de promenades tranquiles à la campagne pour s'oxygener l'esprit (profil poireau plus que kéké).

En regardant les 125, la Varadero emporte tous mes doutes : elle est parfaite pour l'utilisation que j'envisage et elle a tres bonne presse.
Oui mais rouler sur une route en deux roues, vélo solex ou 1400 CC on reste un deux roues dans le flot de voitures. Donc pour moi c'est permis A obligatoire, à 80% pour le bénéfice de la formation, 20% pour les portes que cela ouvre "si affinités".
Examen des moto ecoles, proximité de mon domicile (en temps, pas en km ...), j'opte pour un centre ECF ayant eu de bon souvenirs du professionnalisme de la formation lors de mon permis voiture (raisonnement justifié ou pas, je n'en sais rien).
Deux solutions : forfait classique 20 H + heures supplementaires ou forfait moto en 5 jours. Le forfait 5 jours me fait un peu peur en raison du volume d'informations à emmagaziner, j'opte pour le forfait classique. N'ayant jamais fait de moto, scooter ou autre, la moto ecole m'impose un "pre-stage" de 4 heures de familiarisation (accepté volontier).
Le pré-stage :
Samedi après midi 14H, groupe de 8 personnes heterogène, de l'habitué des motos diverses < 125 cm3 au novice complet (c'est bizarre le prestage je croyais que c'etait que pour les grands debutants ?). On s'approche : premier choc

Explication (trop) rapides sur les commandes : au guidon : à gauche embrayage, a droite frein avant, au pied : a gauche changement de vitesses , à droite frein arrière. La première est "en bas" les autres vitesses "en haut", le point mort entre les deux (je cherche donc la première sous la moto et les autres vitesses au dessus, mais manifestement je n'ai pas bien compris l'explication). Voilà comment on s'assied sur une moto : on serre les jambes, etc ... . Dernier conseil important : ne jamais freiner lorsque le guidon n'est pas droit sinon c'est la chute assurée et les moto font 200 kg, ne cherchez pas à les retenir de tomber, ç'est pas possible, si ça se produit, tentez de les posez le plus doucement possible sans vous faire mal, de toutes façons, elles ont des protections pour ça. Voilà c'est à vous (!).
Quoi c'est tout les explications ? ? ?


Ca y est

Bref, au bout de 4 heures, je suis lessivé, j'ai un peu mal au dos, je me suis fait peur 2 ou 3 fois (à 20 Km/h ...), j'ai freiné en virage et posé la moto par terre evidemment, je confime c'est TRES LOURD 200 Kg (à peu près 3 fois moi), mais j'ai reussi à passer le passage lent 2 ou 3 fois sans poser le pied par terre (OK pas tres beau mais quand même).
Bilan des courses :
1°) c'est SUPER GENIAL, j'ai bien eu raison de vouloir me mettre à la moto.
2°) Ca peut être super dangereux : j'ai bien eu raison de prendre des cours.
N'ayant JAMAIS rien conduit comme deux roues motorisés, c'est pas facile de synchroniser l'accelerateur, l'embrayage, le selecteur de vitesses et les deux freins. Je me suis fait quelques frayeurs en effectuant des accelerations - decelérations saccadées (bien secoué d'avant en arrière) en première, jusqu'à ce qu'un début d'automatisme de l'embrayage se mette en place (c'est sur le félin est 100 fois plus docile quand on le caresse avec l'embrayage ...).
Mon impression à la sortie de ces 4 heures : le stage de 5 jours c'est de la folie, ça doit être trop dur, vu comme je suis lessivé au bout de 4 heures. J'ai bien eu raison de ne pas choisir cette option.
Et puis le WE arrive, je me rends compte qu'il va falloir prendre RDV pour les leçons à coup de 2 H par semaine vu mes dispos, que cette histoire va trainer en longueur et que ça va être la galère. Allez, j'ai une semaine de congés dans 7 jours, on voit si par hasard on peut changer la formule classique par le stage de 5 jours. "Allo la moto ecole ? Serait il possible de changer ma formule classique pour un stage bloqué ? - Oui tout à fait, il nous reste justement une place pour le stage dans deux semaines !" (Si c'est pas un signe ça !) Allez ZOU, c'est changé, si ils proposent ça, c'est que ça doit être faisable par un "pequin moyen" dans mon genre.
Le stage bloqué :
Lundi
On devait être 6 et finalement 2 ne sont pas venus (pas cool pour la moto école mais super pour les 4 qui restent). On reprend les bases en allant un petit peu plus vite avec de véritables explication theoriques et pratiques, c'est presque comme si on avait des leçons partiulières. Le matin revue du 1/2 tour dans la largeur de la route, effectivement plus on penche la moto et mieux ça tourne, et nous on se penche de l'autre coté et ça tient tout seul ! Idiot a dire mais on remarque REELLEMENT l'importance du regard : quand on regarde trop fixement le plot on a du mal a terminer le 1/2 tour alors que si on regarde la route, on termine naturellement le virage en gérant l'equilibre sans meme y penser (les heures de vélo ça paye quand même !). Bref, il faut parfois laisser faire "son instinct de cycliste" que de chercher à penser "comment faire pour piloter cet engin" (enfin à petite vitesse bien sur ...) . Un debut de slalom "rapide" (40 km/h), c'est marrant avec un peu de vitesse, la moto c'est maniable comme un monoski de ski nautique (je n'ai jamais testé d'autre monoski). Par contre, attention à ne pas accelerer trop, on s'emporte facilement en 3 ème ... .
Au final de cette première journée (7H) de plateau : on commence a bien faire certaines choses, encore un peu de pratique et ça devrait être correct. Certes heureusement que ça s'arrette à 16H, on sent la fatigue poindre, et la nuit sera bien venue mais ce n'est pas la galère, juste une bonne fatigue. Donc j'espère être encore d'attaque demain.
Mardi
Entrainement aux passages lents et slalom allure normale, le matin impression d'avoir perdu, puis tout revient, je deviens enfin a l'aise avec les changements de vitesses en montée et descente, passage lent avec un passager : finalement ça change pas tant que ça. Je suis capable d'accelerer jusqu'à 55 dans les parties en lignes droites du plateau et freiner fort. C'est vrai que c'est des belles bètes ces engins. En fin de journée, un peu de circulation sur 2 Km pour aller chercher de l'essence pour les motos, et là c'est VRAIMENT COOL et on prend vraiment du plaisir à rouler tranquilement sur la route.
Ben finalement, apprendre les bases de la maniabilité de la moto en deux jours c'est franchement jouable, certes un peu fatiguant mais pas plus qu'une bonne balade d'une journée. Bien sur, il me manque de la pratique mais la journée de demain est là pour ça.
Bilan de Mardi : super les automatismes se sont mis en place, je prend du plaisir à slalomer et je suis moins fatigué que Lundi.
Mercredi
Matin : je retrouve le parcours lent ou je prends vraiment du plaisir à franchir les portes en première dans tous les sens en braquant le guidon en butée et en se déhanchant du coté opposé au virage. Au bout de 20 passages les bras commencent quand même à fatiguer. Par contre le slalom à allure "rapide" je n'ose pas encore assez accelerer et le demi-tour en seconde est laborieux. Je suis toujours legerement inférieur à la limite maxi au chrono.
Après midi : repassage parcours lent, pas de pb. Et amélioration petit à petit du slalom. Et puis le moniteur nous fait faire des accelerations-decelerations+demi tour enchainés les uns à la suite des autres. L'apréhension se libère au fur et à mesure des 1/2 tours + accélérations et avec les rappels du moniteur sur les consignes élémentaires à appliquer, là : LE DECLIC ! Les demi tours deviennent une formalité, ce qui nous prenait 10 secondes sur le parcours passe maintenant en 5 secondes et c'est tellement facile que c'en est risible et QUEL PANARD de réussir ce truc à tout les coups avec un style impec.
La fatigue est là bien sûr, un peu moins que les autres jours, une bonne nuit de sommeil et c'est reparti pour demain : circulation au programme.
Bref, en arrivant Lundi matin je savais à peine faire avancer une moto en première et avec beaucoup d'apréhension. Et là Mercredi soir, j'attends l'épreuve du plateau avec impatience tellement je sais que je vais me faire plaisir le jour de l'examen. Bon rien n'est joué d'avance, ne revons pas, JE N'AI QUE TROIS JOURS DE MOTO dans les jambes et je maitrise juste une moto pour l'épreuve du plateau Mais quand même ... TROIS JOURS ... et je suis passé du VTT à un gros cube (Yamaha-FZ6) ! HEUREUX !
Jeudi
Matin : retour au plateau : ça revient mais franchement pas super :1/2 tour minable, acceleration craintive et je ne sais plus faire l'évitement !
Ensuite départ pour la circulation. Première sensation : atteindre le 50 km/h et le maintenir (because agglomeration). C'est SUPER AGREABLE de rouler enfin. Cela dit pas facile de faire attention à tous les controles : l'état de la route, l'environnement, la circulation, les contrôles et le positionnement... ! Ensuite seconde constatation : P....N ça caille ! Et oui, un truc utile aux débutants comme moi : a 50 km/h avec le vent relatif c'est comme s'il faisait 10 degrés en moins ! Donc mon blouson et sa collerette (because on peut pas appeler ça un col ...) c'est pas glop du tout : j'ai une ventilation à 5 degrés autours du cou ! Ensuite le jean qui etait suffisant pour faire du plateau est maintenant largement trop fin, je me refroidis a vue d'oeuil. Enfin mes gants d'été qui etaient parfaits pour le plateau sont maintenant trop fin et j'ai les doigts qui gèlent ! Heureusement qu'on change rapidement de conducteur. Nous sommes tous gelés et surpris par le froid. Une bonne leçon mais qui aurait pu nous être évitée par quelques conseils je trouve.
Conclusion pour les débutants : faire attention à la température pour la circulation : au moins 10 degrés en moins lorsqu'on est en mouvement. Les vêtements qui conviennent au plateau ne le sont plus du tout lors de la circulation ! Pensez VRAIMENT à vous couvrir (s'il fait 20 degrés dehors, il en fera 10 sur la moto !) : echarpe ou tour de cou, gants adaptés à la tempearture et éventuellement qq chose sous le jean ou un pantalon adapté.
Apres midi retour en circulation. On continue nos petites promenades en ville avec deux ou trois prises de voies rapides. Bon disons le clairement, à Toulouse sur les rocades ben c'est une circulation "de toulousain". En voiture je suis prudent et à chaque fois on rencontre des "energumènes" mais là en moto je ne suis clairement pas rassuré. A 80 km/h le vent relatif commence à se faire sentir et il faut en permanence controler les retros et les cotés. PAs facile quand on conduit encore en "mode defensif". Et puis le moniteur nous annonce : "Allez, c'est degagé la limite c'est 110, on accélére !". Inspiration, sixième et torsion de la poignée des gaz. Bon on est à 105 compteur et je ne fais pas du tout le fier, cramponé au guidon j'ai le regard qui balaye la route à vitesse grand V. Et puis on réduit l'allure pour refaire un peu d'agglomeration.
Conclusions de la première circulation
1°) Faut ABSOLUMENT se couvrir, si c'est le printemps à l'arret, c'est l'hiver en roulant.
2°) En agglomeration , c'est pas facile de tout controler et les refus de priorité à droite dans les lotissements résidentiels sont legions ... pas bien !
3°) Le casque bouche énormément la vision sur les cotés et aténues enormément les perception de l'environnement (vision, sons).
4°) Dès qu'on s'arrette (feu, autre) c'est buée imediate sur le casque et les lunettes.
Vendredi
Alors la météo annonçait pluie toute la journée et vent à 45 km/h avec rafales à 75 ... ! Heureusement elle s'est trompée : il ne pleut pas par contre le vent est bien là ! On refait un peu de rocade pour aller chercher un peu de routes de campagne. Et là c'est super genial : ça me rappelle les sensations du ski, si seulement y avait pas ces sacrées rafales latérales, surtout que là on est sur une route de crète : PAS GLOP du tout ... ! Par contre le moniteur s'ennuie à 60 km/h et veux qu'on accelère. Bon, une ligne droite avec un virage assez large : je tente un 80, ça passe, le virage arrive, j'entamme le virage mais manifestement pas assez penché, je tente de serrer le virage mais IMPOSSIBLE, RIEN A FAIRE, je suis irrémediablemùent déporté sur la voie d'en face,

Ce sera le seul incident de cette journée, nous alternons voies rapides et agglomeration. Vers la fin de l'après midi, a l'occasion d'une pause sur un parking decouvert le moniteur se prend quelques rafales de vent "La vache, mais c'est qu'il y a du vent ?" Super qu'il s'en aperçoive, c'est ce que nous n'avons cessé de lui repeter tout au long de la journée !!!
Ma conclusion du stage de 5 jours
- Je pensais que ce serait limite surhumain alors que c'est tout à fait faisable. C'est certes fatiguant comme une bonne journée de promenade et il faut absolument pouvoir se reposer le soir mais c'est faisable.
- Je craignais que l'apprentissage ne soit très difficile et finalement ça passe très bien. Bon faut quand meme se forcer à accelerer sur le plateau mais pas de blocage (a part celui de la roue arrière ...).
- Le stage nous donne environ 20 heures de plateau alors que le forfait classique c'est 7 heures de plateau. Et bien à ceux qui reussissent le plateau au bout de 7 heures : respect et chapeau bas

- Je manque encore un peu de fluidité en agglomeration et ma conduite manque de "pèche", ce que confirme le moniteur, j'aurais besoin de qq heures de circulation supplementaires avant l'examen, ce dont j'etais persuadé avant qu'il ne formule ce conseil.
Ben voilà, Lundi matin je savais a peine faire rouler une moto en première et ce vendredi après-midi j'ai roulé à 110 sur un voie rapide. C'est assez incroyable comme progression surtout qu'à aucun moment je n'ai eu l'impression de me depasser, tout comme les autres stagiaires.
J'ai appris la technique, il me reste évidement l'expérience à acquérir. Je n'oublie pas les paroles du moniteur : ce que l'on vous fait faire sur le plateau à 40km/h, dans la vie réelle il faudra pouvoir le faire à 60 km/h (evitement de portière)... mais attention : ça casse à 65 km/h !
N'ayant pas encore le code, il faut que je le repasse avant de pouvoir me présenter a l'épreuve de plateau et de circulation. Une petite pause qui me permetra de laisser reposer tout ça.
Mes conseils aux débutants :
- Pour le plateau, sauf si la temperature le nécéssite, ne prenez pas des gants trop épais : les accélérateurs sont sensibles ou en tout cas, il faut s'y habituer. Mes gants Dainese Jerico sont trop épais pour moi pour débuter. Il faudra absolument que j'en achète d'autres. De plus, ce sont des gants d'hiver et là il fait a peu près 15 degrés, sur un plateau ils sont trop chaud, on ne depasse jamais le 20 km/h pendant plus de 8 secondes. Ayant en général souvent les mains moites, ça ne rate pas : mes gants sont légerement humides alors qu'il sont en Gore Tex ou equivalent. Ils sont peut être parfaits en hiver a allure normale sur route mais à 15 degrés sur un plateau ils ne sont pas dans les "conditions nominales d'utilisation". Je me suis donc acheté des gants Alpinestars SP-X (76€ CARDY), look un peu frime à mon gout mais avec toujours une coque de protection, pas trop épais et "ventilés" entre les doigts : en écartant ceux-ci, on sens l'aération bienvenue. Commentaire du moniteur : Ah t'as des bon gants d'été là, pour l'hiver il en faudra d'autre mais pour l'été ils sont bien. Voilà, ça vaut ce que ça vaut comme info. Et pour le pilotage de la moto : y a PAS PHOTO, c'est exactement le type de gants qu'il me fallait.
- Pour le plateau il faut s'habituer aux commandes de la moto (embrayage, vitesses, accelerateur, frein). Ne pas hesiter à repeter la sequence acceleration décélération en manipulant les leviers à l'arret en faisant "comme si". Il faut que ça devienne un automatisme le plus rapidement possible.
- Une fois les automatisme des commandes acquises, effectuer les manoeuvres de l'examen "a allure normale" a une vitesse qui vous convient pour que vous trouviez vos repères puis accelerez petit à petit.
- Pour la circulation : couvrez vous bien : pensez au 10 degrés en moins que vous aurez lors de la circulation. Echape ou tour de cou obligatoire, gants adaptés et éventuellement pantalon doublé. Utilisant temporairement des chaussures de marche, je n'ai jamais eu froid aux pieds contrairement aux stagiaires qui utilisaient des chaussures de sport.
Voilà, je vous ai fait partager mon expérience, rien n'est parole d'évangile, ce n'est que non point de vue, j'espère que cela pourra apporter une information utile à ceux qui se posent la question de la formation au permis A en 5 jours.
Il faudra que je teste une Varadero un de ces jours mais maintenant, je lorgne sur un peu plus gros. Mais quel dommage qu'il n'existe pas de Varadero 500 ou 600 !

Jean-Philippe