Arrivé à la gare, c’est le grand rush des départs des vacances scolaires. L’ambiance est légère, des familles, des valises, des cris d’enfants. Pour d’autres raisons, je suis tout aussi joyeux.
Mon train intercité est complet. Ca sent la colonie de vacances.
Pour patienter, je me plonge dans la lecture de Road Trip magasine. Je lis avidement les histoires de ces motard(e)s qui traversent le globe ou qui explorent la France.
Je sais que je vais pouvoir faire la même chose avec ma Varadero qui à le gabarit pour le long cours.
A 10H10, j’arrive et mon vendeur a la gentillesse de venir me chercher à la gare.
15 minutes de route et nous arrivons chez lui. Il est adorable, 55 ans, il s’est promené avec sa Vara uniquement les jours de soleil, il l’a bichonnée mais son pote avec qui il faisait ses balades a arrêté le 2 roues alors il la vend.
Il ouvre son garage : elle est là .... comme neuve. Incroyable. J’ai l’impression qu’elle sort de la concession. Elle est de juin 2009, blanc iceberg, top case alu, bulle haute, selle confort, première main, 4100 kms.
Il fait froid, très froid. Je pars faire un essai. Pfiou, quelle aisance, quelle évidence cette moto.
On fait la transaction en buvant un café bien chaud. Il me donne ses factures d’entretien des 1000 et 4000 kms. Elle sort des 4000 kms. Sa facture d’achat neuve : 6200 euros avec les options! Le double des clés, livret, carnet ... bref, complet.
Puis on retourne à la moto, vérification de la pression des pneus, manque 0,1 bar sur avant / arrière. Il me donne sa combinaison pluie et bombe anti crevaison : il est vraiment sympa mon vendeur.
On se dit au revoir, il a l’oeil un peu humide et moi un sourire d'enfant.
J’enfourche, enclenche la première , klong, filet de gaz et c’est parti pour 250 kms de routes et 4 heures de trajet.
Le ciel est gris, il fait 3 degrés et un léger vent de nord-est glacial. Ces premiers tours de roues sont jouissifs. Je patiente pour qu’elle chauffe tranquillement, les premiers ronds points arrivent, prudence. C’est ulta maniable cette Vara. Impressionné.
Pas de GPS, pas de carte (j’ai mémorisé les villes que je dois traverser) quelle liberté, ça fait bien longtemps que je n’ai pas roulé sans rien. Je suis libre. La preuve? Je me perds plusieurs fois. Rires. J’adore ça.
Au bout de 20 kms, je m'arrête pour mettre mon pantalon pluie qui servira de coupe vent.
Il fait très froid.
Les premières longues lignes droites arrivent, 90 km/h ... 100 km/h sans problème. Mon mètre quatre-vingt est bien protégé par la bulle haute et la selle confort porte bien son nom.
Le freinage est excellent, l’amortissement gomme très correctement les inégalités de la route.
Ma meilleur surprise : le moteur. A force d’entendre qu’il est creux à bas régime, je m'étais fais une fausse idée sur ce sujet. Non, il n’est pas creux, on démarre au feux rouge sans le faire hurler, dans le même rythme que les voitures. La monté en régime est vive sur les premiers rapports si on a besoin de prendre de la vitesse rapidement. Et surtout on tiens une vitesse croisière stable sur national, sans vibration parasite. Parfait.
Pour un 125, ils ont fait fort chez Honda.
Un reproche : les rétroviseurs... pas terrible au niveau sécurité.
J’enchaine les kilomètres, 50, 80, 150, 200 .... je ne m'arrête toujours pas, j’enquille.
J’ai pourtant très froid et cette national est monotone. J’ai eu une portion de 2 fois 2 voies limité à 110 ou je suis resté la poigne dans le coin sur 40 kms : 110/115 km/h avec ce vent de nord-est qui est sur mon trois quart droit. Bravo la Varadero!!
Je double des voitures, des camions. Les turbulences sont vives mais mon destrier tiens son cap.
Je croiserai peu de motards sur ma route mais toujours avec ce salut de la main, sympa.
A 30 kilomètres de chez moi, je fais une pause dans un café. Je grelotte, bon dieu qu’il fait froid. 2 cafés et une clope plus tard; hop j’enfourche à nouveau.
Arrivé sur Paris, j'évite le périf saturé. Je bascule intra muros. Je rentre en faisant le chemin des écoliers. La Vara se faufile, saute la première du feu rouge si nécessaire. Aussi à l’aise sur départementale, national que en ville ...
La petite portion d’autoroute que j’ai testé ne m’a pas posé de problème. Il suffit de se comporter comme un GC et donc de bien pendre sa place sur la route.
A 500 mètres de chez moi, je m'arrête, je la regarde : elle est belle. J’aime.
Je prends deux photos. et hop, direction le box pour la belle.


Après 4 heures de route et 250 kms dans un froid très vif, je me sens bien, légèrement fatigué.
Mon popotin va bien : miracle de la selle confort.
Une bonne nuit de sommeil fut nécessaire et déjà des idées de balades germent dans mon esprit ....