Donc, ce matin, je me prépare à partir. Grosse chaleur prévue aujourd'hui, mon jean kevlar avec protections hanches et genoux est vraiment trop chaud à porter... tant pis, je mets un jean normal, on va rouler cool avec les varas de toutes façons.
On part en convoi de 5 motos : did en tête, puis dans l'ordre teteuf, nounours, moi et shoryu. On prend une petite route de campagne, au milieu des champs, bien sympathique. Arrivent deux beaux virages que je connais bien, je les ai beaucoup pratiqués en voiture, mais jamais en moto. Ça doit faire à peu près... 2km qu'on est partis. Je prends un peu de distance avec nounours. Je vois Shoryu faire la même chose dans mon rétro. Premier virage, à gauche, nickel. Je vois nounours disparaitre dans le second virage, à droite, j'enquille... j'ai un trou, à partir de là. Absence ou manque d'attention, j'en sais rien. Je sens ma moto s'incliner un peu plus que d'habitude, un peu trop à mon goût. J'entends le crissement du top-bloc sur le bitume. Je pense à Shoryu, derrière. Pourvu qu'il ne suive pas. Puis je sens mon genou droit frotter ce même bitume. Ça ne fait pas mal. Ça "râpe". J'entends derrière moi un dérapage. Je sens ma moto me glisser entre les jambes, partir. Je l'entends frotter. Je me sens, sans aucun contrôle, rouler sur le bitume. Mon casque frotte, un peu. Je relève la tête, par réflexe. Je n'ai plus vraiment de notion d'espace. J’entends, en plus du bruit de glissement de ma propre moto, celle de Shoryu, derrière moi, qui fait de même. Je sens mon coude gauche râper. J'essaie de regarder derrière, si Shoryu va bien. Enfin, la glissade s'arrête. Je me relève, je suis sur la voie opposée, ma moto aussi, un peu plus loin. Shoryu est déjà debout, il a déjà relevé sa moto. J'ai du mal a m'en remettre. Je crois que j'ai retiré mon casque, avant tout. Il faut bouger la moto de là, des voitures risque d'arriver. Mais je reste bloquée devant. C'est Shoryu qui la relèvera, au moment où une voiture arrive. Merci à toi




Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? Je n'ai rien vu venir, rien senti, seulement ma moto et moi par terre. J'ai du mal à me souvenir. Je retourne dans le virage, pour voir. Je vois les traces de glissade de la moto sur plusieurs mètres. Et en plein dans le virage, une trace blanche de la taille d'un pneu... dans les gravillons.


C'est dimanche, pas de pharmacie de garde dans le coin. Ok, bon, c'est quand même pas très beau, ça serait mieux d'aller à l’hôpital. Ça ira pour ramener la moto, je n'ai pas mal au genou et après tout il parait que ça sert à rien, un frein arrière. Et Houdan, c'est pas loin. On part donc tous en moto direction Houdan, où... il n'y a pas de service d'urgences. Faut aller à Dreux... Ok mais là, j'ai fait la route avec la jambe tendue, parce qu'en fait, garder la jambe pliée, ça m'est assez difficile. Dreux, c'est loin... Did me propose de laisser la moto chez lui et de m'emmener en voiture. Ok, on y va. On laisse les deux varas prendre la route du Mée et de son barbecue, pas besoin d'être 50 à l’hôpital, et puis pas la peine de gâcher la journée de tout le monde... Shoryu vient avec nous, il ne se sent pas de faire la route, et les maux peuvent apparaître un peu plus tard. Le retour à Bû est quand même dur, pour moi. J'ai du mal à poser mon pied sur le cale pied, j'ai mal au genou. Et je n'ai pas confiance en ma moto, ni en moi. Le trajet se fera très cool.
Direction les urgences, il n'y a personne, on me prend tout de suite. Did part chercher à manger, pendant qu'on me coupe mon jean et qu'on me met 4 points de suture, et qu'on me prescrit 15 jours avec une atèle, et donc sans moto...


Je passerais les détails de l'après-midi, mais nous aussi on a eu notre barbec' et notre soleil. Merci à Did et Shoryu pour cet aprem, vous êtes des gars en or tous les deux

Quelques photos des dégâts... (attention, pour la toute dernière, âmes sensibles s'abstenir. Et encore, c'est recousu, là.)
Le blouson :
Coude gauche :

Dos:

Avant-bras droit :

Avant gauche :

La moto s'en sort bien :








Mais maintenant, j'ai une bande de peur de ouf !!! Alors, jaloux ?



La morale de cette histoire, c'est : EQUIPEZ-VOUS NON DE DIEU, et comme il faut !!!! Mon cuir m'a vraiment bien protégée, et si je n'avais pas fait l'erreur de snober mon jean moto, je n'aurai même pas eu besoin d'aller aux urgences...
Et je suis bien contente des top-block. Ils ont non seulement protégé la moto, mais mon genou aussi. C'est moche, mais dorénavant je ne m'en passerais plus.
Shoryu, si t'as un peu de temps pour nous raconter ton point de vue, ça m'intéresse

Enfin, annonce à tous ceux qui se sentent responsables, Did en particulier : VOUS N'Y ÊTES POUR RIEN. La seule fautive, dans l'histoire, c'est moi, ma fatigue d'une nuit presque blanche, mon manque d'attention, mon manque d'équipement et mon manque d'expérience.