Je sais que je vais enfoncer une porte ouverte pour la plupart d'entre vous, pilotes expérimentés, dont les années de pratique ont ciselé l'expérience tel l'océan impétueux façonnant le rocher du savoir, mais pour ceux d'entre-nous encore tendrement novices, je fais avec fracas la déclaration suivante :
Avant d'enfourcher ton bolide, ton blouson soigneusement tu fermeras.
Ce postulat posé (je vous avais prévenu, j'en vois plein qui soupirent "Mais d'où il sort, lui ? On le savait ça...."), je vous fait part de ma malheureuse expérience :
Nous sommes un dimanche, hier pour être plus précis. Il fait beau, mais des nuages pointent le bout de leur nez humide à l'horizon. Je me dis donc qu'il est grand temps de faire une petite ballade tant que le soleil brille, avant l'arrivée de l'ondée malicieuse.
Oisive autant qu'immobile dans la pénombre du garage, entre une BMW S1000RR et une Honda VTR1000 (dont je ne suis malheureusement pas propriétaire), ma Vara noire toute neuve (202 km au compteur), se prépare à recevoir son pilote, lui aussi en rodage.
Encombré, le passage est étroit dans le garage. Après m'être présenté à côté de ma petite Vara qui répond au doux nom d'"Alleluiah" (elle répond aussi très bien d'une pression du pouce sur le démarreur), je me dis que la reculer en la poussant risque d'accrocher un carton et de faire de potentiels dégâts (par la chute d'objets n'attendant que ça pour faire un sort à la peinture neuve du carénage).
Par sécurité, je décide d'enfourcher Alleluiah et de reculer en poussant en étant dessus. Et là c'est le drame :
La trajectoire suivie par la tirette de mon blouson ouvert vient imprimer une belle rayure en arc de cercle sur le flanc gauche du réservoir alors que je m'apprêtais à poser mon poids (non négligeable) sur mon bolide.
Je ne m'aperçois de la chose qu'une fois la moto sortie du garage, au jour, moteur en route pour chauffer un peu, et tandis que j'actionnais vers le haut la fermeture éclair du blouson coupable.
"Tiens un cheveu..." c'est pas un des miens, ils sont plus courts que ça... ah ben non c'est pas un cheveu... "oh p.... ne me dis pas que... nooon...."

Ma ballade a été un peu gâchée par la triste anecdote, d'autant qu'on voit un peu de blanc sur le réservoir noir tout neuf, j'ai donc un peu bouffé la peinture. Je n'ai pas encore réparé ça, mais j'essaierai d'atténuer la rayure avec un peu de polish et un coton doux. Pour la teinte, je sais qu'il n'existe pas de stylo à peinture pour nos Vara... mais je vais voir ce que je peux faire... ou improviser.
Il faudrait que je me rapproche d'un carrossier, mais je sais d'avance que le prix de la réparation me paiera une protection de réservoir Bagster toute neuve... que j'envisage de toute manière de prendre dans un futur plus ou moins proche. Si seulement j'avais investi plus tôt... je me console en me disant que j'ai préféré investir en priorité dans mon équipement et ma sécurité...
Voici donc une première ride précoce, une rayure à mon réservoir et à mon amour propre.
Donc à toi, jeune Padawan des arts motocyclistes, en toutes circonstances, et même s'il faut chaud dans ton garage, que ton moteur ne tourne pas et même s'il n'y a, à priori, aucun risque de chute sur le macadam, je t'en conjure, ferme toujours ton blouson avant d'approcher ton X-Wing...
A défaut d'être drôle, j'espère au moins que ma petite anecdote sera au pire divertissante, au mieux instructive et utile pour nous autres motards débutants (dont je me fais aujourd'hui, vous l'aurez compris, le triste ambassadeur).
Je crois que je mérite bien d'être...

Bonne continuation à tous et soyez prudents, d'abord dans votre garage et ensuite et surtout sur la route !
Gilles