Mon manque d'expérience en deux roues me pousse, ce matin, à prendre la vara pour naviguer un peu dans Paris. Accélération, dépassement, freinage, et même freinage d'urgence, tout y est pour apprendre à maîtriser le poids de la "petite" vara. Et puis à force, je commence à être à l'aise avec tout ça, je ne fais plus vraiment attention au temps mais je me rends vite compte que je suis sorti de Paris, en passant sous l'aéroport d'Orly. Il pleut, mais bon... pourquoi ne pas faire un bout de chemin en banlieue. Et donc me voilà à rouler jusqu'à Evry.
Arrivé là bas, la pluie commence à se faire sentir, et la petite portion de voie rapide que j'ai prise est assez insupportable : Vent, pluie de côté, des camions... A vrai dire on voit à 100m, pas plus, et les gens freines trop brutalement à mon gout. bref ... J’approuve un sentiment d'insécurité et je me dis qu'il est plus sage de faire demi tour, en prenant des petites routes. Je repère donc la première sortie et m'y engage.
Là, un grand virage, une pente un peu forte, c'est classique pour un échangeur... MAIS. Des pneus neufs, une pluie terrible, mon manque d'expérience, et une voiture qui pile devant moi = J'ai mi trop de frein avant et pas assez de frein arrière. La moto s'enfonce vers l'avant, sauf que je suis à 50 Km/h légèrement penché pour prendre le virage. Je sens le pneu avant qui décroche et je comprends que la gamelle arrive, je fais quoi ? Bah.... rien. Je me laisse tomber. J'ai juste eu le temps de voir, du coin de l'oeil, qu'il y avait une voiture derrière moi, mais assez loin donc aucun danger. J'ai donc glissé tranquillement, comme ça, en me disant qu'il n'y avait plus qu'à attendre que je m'arrête, le regard fixé sur ma Vara qui glissait beaucoup mieux que moi (elle était à 5 / 7 mètres devant moi)... La pauvre.
En fait, j'ai glissé tellement longtemps que j'ai même eu le temps de faire le point sur la voiture derrière moi, qui avait freiné, et sur mon équipement (J'ai bien fait de prendre mon jean doublé en kevlar ce matin, et puis ce blouson, super qualité quand même, je ne sens rien du tout). Et puis la glissage s'arrête et je me retrouve donc contre le rebord de la chaussé, 1m derrière ma Vara. Je me relève vite fait, quand même, pour éviter tout de même de me prendre une voiture. et pousse complètement la moto contre le rebord (et m'en servir de butée pour la relever.)
La voiture de derrière, avance jusqu'à ma hauteur, s'arrête, et le conducteur m'aide à remettre la Vara sur pieds, enfin, sur roues. A ce moment le brave homme commence à devenir blanc et fixe mon coude droit, et me dit d'une voix inquiète "vous allez bien là ?" Donc je lui dit que oui, mais il insiste "non mais votre coude là" en faisant un signe du menton. Bah quoi, qu'est ce qu'il a mon coude ? Ah oui ! Dans la chute le cuire s'est plaqué contre le protège coude et du coup ça donne l'impression que j'ai un os qui sort. Mais tout va bien, aucun fracture, aucun bleu, en fait aucune blessure. Je me félicite pendant 3 bonnes minutes d'avoir choisi un bon blouson et un bon jean, puis je commence un débriefing sur les conneries que je viens de faire et qui m'ont poussées à essuyer le goudron avec mes fesses. Et la Vara dans tout ça ? Le carénage avant à un peu pris : Il est rayé. Le sélecteur est un peu tordu et le repose pieds du sds est abîmé au bout.
Bon et bien, il est temps de repartir. Je fais juste une petite pose dans le centre ville histoire de vérifier plus en détail la bécane, boire un bon café, et vérifier mes coudes et genoux quand même. Et puis voilà, de retour à Paris. Je suis forcément déçu de m'être rétamer comme ça, déçu d'avoir abîmé la Vara (parce les jean/blouson/casque n'ont rien eux) et en même temps, heureux qu'il n'y ai pas plus de dégâts. En tout cas c'est une bonne leçon pour moi et aussi... je ne roulerai plus jamais sous la pluie avec des pneus neuf
