Piqué sur le forum du repaire des motards (KfiR, petit cachotier ...)
Débarqué d'un autre forum, je tombe sur un lien qui m'amène à cette anthologique et hilarante collection à laquelle je me voudrais de ne pas apporter mon grain de folie.
C’est donc un Kfir pas peu fier qui en février dernier a pour la première fois de sa vie eu à répondre à l’appel sacré de la Grande Solidarité Motarde et qui vous livre le clin d’œil du jour.
Bref. Arrivant ce soir là devant chez moi, je commence à peine à béquiller le Vara que j’entends derrière moi un « pardon Monsieur » minuscule. Je me retourne en vain et fini par baisser la tête pour apercevoir 30 cm sous mes yeux un petit casque noir recouvrant une timide mamie en imper d’âge manifestement canonique (l’imper et la mamie). « J’arrive pas à démarrer ma mobylette . Auriez vous l’obligeance de m’aider s’il vous plaît ? ».
La mamie s’écarte et découvre un 102 Peugeot vaguement bleuâtre à l’air aussi vieux que l’aïeul de votre serviteur – mais moins bien conservé – affublé pour que le tableau soit complet d’un soulèvecoeurant pare brise plastique haut comme un Général de Gaulle les bras étirés. Quiconque connaît un peu ma légendaire capacité à provoquer une casse grave dès que j’essaie d’employer un tournevis pour planter un clou (quant aux motos, on en parle pas SVP) rigolerait déjà sournoisement…
Mais l’Ange à la barbe de biker germano irlandais m’apparut auréolé de lumière et de senteurs d’huile 2 temps pour me rappeler au très saint devoir. : "La Solidarité Motarde. Voici l'Epreuve". J’en vois qui se marrent dans le fond. On fait avec ce qu’on a sous la main !
Et voilà votre Kfir se faisant réexpliquer l’abracadabrant fonctionnement de ces trucs (çà fait bien 25 ans que je n’ai plus conduit un engin pareil, moi), laissant son Vara à la garde de mamie, et vêtu de son ensemble "Grossvoyager" de chez Hein Gericke (haut, bas, fragile...) hérissé de protections garanties thermonuclear-proof, les gants hiver et les bottes étanches vissées aux extrémités, l’intégral super chouette enfoncé sur la tête, pédalant comme un goret dans sa rue - évidemment hélas sous le regard médusé de la jeune et charmante gent féminine de l’immeuble et du voisinage qui le regarde comme l’eut fait une dame du temps jadis apercevant un preux chevalier en armes chevauchant un poney shetland asthmatique…
Au bout de 50 mètres j’arrache un pénible son au vénérable 49,9 et - craignant de caler - me lance toute honte bue et protection des genoux à hauteur de menton dans un tour du pâté de maison pour ne pas risquer de retenter le périlleux et ridicule exercice. Je le clame haut et fort à la face du monde : je préfère définitivement mon Vara.
Joie de la mamie qui, après s’être imaginée que j’avais disparu en succombant au charme de son 102 et en abandonnant ma Honda comme Depardieu ses amours dans « Trop belle pour toi », a compris qu’elle pourrait rentrer chez elle avant les vêpres. J’ai échappé au bisou tout rouge (vive l'intégral !) mais j’ai conservé le fier sentiment du devoir accompli. C’était touchant.
Evidemment, il ne me restait plus qu’à changer de combi et de casque… ou de quartier !
KfiR - Jusqu'a Betelgeuse
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JF futur ex-petit rouleur
