je m'explique.
Acte 1, vous offrez un petit cadeau.C'est petit, un petit cadeau,c'est mesquin, c'est radin, c'est la preuve par la carte bleue que vous comptez, en pleine période ou l'on ne compte pas, en plein pardon de la saint Foie gras. Vous la jouez discret, modeste, vous affectez de protester contre le consumérisme orchestré. N'empêche, ce n'est pas le cadeau qui est petit, c'est vous. La ficelle dorée n'abusera personne.
Acte 2, vous offrez un moyen cadeau. Honte sur vous.Vous avez choisi la grisaille, le mollesse. Vous avez oublié qu'une fête ne va pas sans excès, sans exception. Vous avez confondu Noël avec la quête pour le départ en retraite du gentil Hamon, un gentil garçon, un rien passe-muraille, à qui l'on offrira un stylo de "valeur". Vous êtes médiocre, terne, et, pour tout dire un peu lâche.
Acte 3, vous offrez le gros cadeau. Là, vous êtes franchement impardonnable. D'abord parce que vous étalez votre fric, sans vergogne aucune, sans une pensée pour tout ceux qui, en ce moment même, manquent de l'essentiel et parfois de tout. Ensuite parce que on vous voit venir avec votre gros cadeau. Vous voulez prendre le pouvoir, vous voulez rendre les autres débiteurs, les noyer dans le fleuve de votre prospérité plus ou moins légitime. La vulgarité même.
Bref, au pied du sapin, n'oubliez pas que la tragédie du cadeau, comme chez Sophocle, est sans issue. Sauf, peut être, celle-ci, que j'offre pour rien, en six lettres, à ceux qui ont la chance de donner et à ceux qui ont la générosité de recevoir : HUMOUR
(extrait du Télégramme du 23/12/2007)
CADEAU......



