Dans la liste, trois lettres retiennent mon attention : VFR !
Ce sont des souvenirs de jeunesse qui reviennent, je devais avoir 15 ans quand la VFR 750 est sortie et j'en voyais une régulièrement sur la place où j'attendais le car. Je me disais alors que si je devais avoir une moto, ce serait celle-ci, mon premier coup de coeur d'un gros cube !
Les années ont passé et la VFR de l'époque a pris un sérieux coup de vieux. Le dernier modèle, sorti en 2002 je crois, ne m'attire pas du tout. Bref, je passe à autre chose (une vara de 2004

Par contre, pour l'avoir aperçu au dernier salon cet hiver, cette nouvelle VFR 800 a réussi à me faire mettre un pied sur le stand Honda.
Du coup, il ne me faut pas longtemps pour prendre RDV pour un essai !
Après sa banale devancière et les VFR 1200 new design pas à mon gout, ce modèle 2014 retrouve grâce à mes yeux : un design épuré, sans fioriture qui rappelle les premières versions :



Je grimpe sur la moto qui est classée dans la catégorie Sport-GT. Hmmmm, le cul en l'air, les guidons bracelet, les pieds assez repliés, elle est plus sport que GT cette bécane !
La selle est bien large, mais la moto étant assez étroite, je touche sans problème les 2 pieds au sol.
Contact....Whaooo, sympa la bande son !
C'est parti pour sortir de Chartres. La boite est impeccable, les vitesses passent en douceur, l'embrayage hydraulique est lui aussi très agréable.
Je continue de profiter de la bande son sans pousser les rapports en ville. Le pot est celui d'origine, et procure un beau son bien rauque, c'est plutôt surprenant pour un pot d'origine et de la part de Honda. On dirait un peu le son d'un gros bi-cylindre à air genre Ducati !
Les premiers ronds-point puis les premiers virages sont abordés tranquillement, il faut dire que le guidon-bracelet n'est pas très large pour pouvoir faire levier efficacement et balancer la moto comme ça.
Confirmation à vitesse plus "soutenue", il faut accompagner la miss pour la mettre sur l'angle. L'agilité n'étant pas au niveau d'un bon trail ou d'un roadster, tous les moyens sont bons pour la faire prendre de l'angle dès qu'on attaque un peu : bassin, appui sur les cales-pied, déhanchement...
Le caractère sportif se confirme !
Par contre, une fois sur l'angle ou dans les grandes courbes, on apprécie sa stabilité sans faille, un vrai rail avec des suspensions très efficaces !
Même sur petite route bosselée ou dans des rues sautillantes, hormis l'aspect "en appui sur les poignets" qui doit finir par fatiguer en ville, le confort est surprenant. C'est ferme mais très progressif, ce qui fait qu'il n'y a pas de sensation désagréable. Il n'y a que sur un gros raccord avec un peu d'angle que l'arrière a sautillé, mais n'importe quelle bécane en aurait fait autant par contre, la VFR est restée très saine.
Bon, maintenant, le moteur est bien chaud, parlons un peu de lui...
Alors déjà, la température moteur s'affiche sur le tableau de bord. Elle oscille entre 90 et 105° par moment, lorsque c'est calme. Carénage oblige, je pense. Par contre, l'air chaud n'est pas vraiment ressenti sur les jambes même à basse vitesse. Je connais pire par ces chaleurs avec mon italienne qui n'a pourtant pas de carénage.
Alors, sous 3000 trs/min, c'est pas un modèle de souplesse, surtout sur les premiers rapports. C'est même un poil brutal, comme un bi quoi. Il n'y a pas la souplesse d'un 4 pattes en ligne.
Ensuite, on peut rouler tranquille jusqu'à 6500 trs/min. On ne peut pas dire que le couple soit phénoménale, c'est un peu creux à la reprise, mais ça permet de cruiser tranquille.
Passé 7000 trs/min, il y a 2 soupapes de plus qui entrent en jeu (voir caractéristiques du moteur VTEC)...
Elles sont accompagnées d'un son rageur, encore plus rauque et métallique, et absolument jouissif !!!
Je précise encore que le pot est d'origine !
Là, ça commence à vraiment pousser jusqu'à la zone rouge situé aux alentours de 11500 trs/min.
Bon, on se calme un peu, plus de 160 en 3ème, ça arrive vite avec la protection offerte par le carénage et on ne s'en rend pas compte

Je ne peux pas dire jusqu'à quel point le carénage protège en cas de pluie, mais il est suffisamment éloigné des genoux pour ne pas gêner les genoux des grands gabarit, comme ceux des plus petits, qui devraient toucher le sol grâce à sa finesse :


Le moteur donc, demande à être cravaché, même si il est très agréable en mode balade ou sur de grands axes.
Autant sur les 3 premiers rapports, il reprend pas trop mal même sous 7000 trs/min, autant en 5 ou 6ème, c'est plutôt "mou" en dessous de cette barre des 7000 trs/min. Caractère de 4 pattes classiques ou rapport de boite un peu long sur les 2 derniers rapports ?
Peut-être un peu des 2.
Quoiqu'il en soit, la position reste confortable avec une selle d'origine de bonne facture. Un plus de l'aspect confort, le grip est excellent puisque même sur les grosses accélérations, ça ne glisse pas.
La VFR emmène quand même tranquillement sur le dernier rapport à plus de 180 sur la petite portion de 4 voies qui me ramène sur Chart....heu sur la portion d'autoroute allemande qui me ramène vers Chartres

Bien que le tableau de bord soit très lisible, je ne prend pas trop le temps d'y jeter un coup d'oeil à ce moment là...
Pourtant, il présente toutes les informations qu'on peut espérer trouver sur une machine récente : gros compte-tour central, tachymètre numérique, indicateur de rapport engagé, température moteur, jauge à essence, etc...
De plus, les cristaux liquides restent super lisible même avec le soleil en plein dessus, grâce à son fond noir et à l'affichage doré (c'est pas top, ça ?) dont le contraste change en fonction de la luminosité (je masque par ma carrure exceptionnelle le soleil au-dessus de cette photo), c'est réellement bluffant ! :

Super bonne idée, mais qui est gachée en roulant par la vitre au dessus du tableau de bord qui reflète trop le soleil et qui fait vraiment mal aux yeux du coup dès qu'on daigne baisser les yeux

Sur ce plan plus large, on voit mieux le poste de pilotage avec le large tableau de bord, les maitres-cylindre de frein et d'embrayage, le superbe té de fourche avec les guidons bracelets et les vis de réglages de fourche

On voit aussi que le carénage ne sert pas à abriter des rangements...la vocation GT perd encore un peu de terrain...

Retour sur Chartres, j'ai encore du mal à m'habituer au commodo de clignotants placé trop bas et sous le klaxon :

On doit s'y faire finalement, vu qu'en repartant avec ma Versys, je me suis mis à klaxonner au lieu d'arrêter mes clignos vu que les commodos sont inversés

La commande des warning est elle du coté droit :

Il y a tout ça de série, avec le contrôle de traction (pas pu tester...), l'ABS, les poignées chauffantes, pas testées non plus vu la belle journée et l'absence du freinage couplé, ce qui est plutôt positif sur une machine plutôt sportive !
Pour conclure, une ligne d'enfer qui fait référence à son ainée, une tenue de route imperturbable, un équipement plutôt correct et de belle facture avec mono-bras en alu et une belle jante AR, même si elle est malheureusement masquée par le pot :


Enfin, un moteur plutôt agréable, très sonore, un peu rugueux, pas linéaire, mais qui mériterait d'être plus explosif (106 ch d'origine et pas bridée) pour augmenter le coté sport de cette diva.
Les trucs qui me font vraiment, mais vraiment, vraiment craquer :
Une sportive qui a mis son survet au placard et qui a enfilé une tenue de grand couturier

Reste un prix élevé pour un 800, 12500 euros, prix de lancement (1000 euros de plus apparemment ensuite)...
Comparée à une Tuono, carrément plus dingue, avec elle aussi un V4, même si moins polyvalente, ça fait réfléchir (la Tuono étant à 13900 euros).
Toutes les photos de l'essai : https://picasaweb.google.com/1165621758 ... /EssaiMoto