


» Petite fiction, toute en rimes, par Benzz
J'ai mon blouson et j'ai mes gants,
j'ai mon casque, mon jean troué,
j'ai mes potes et y'a pas d'vent,
y'a plus rien pour nous arrêter.
Y'a du soleil, des routes parfaites,
des virolos au taquet,
et ce soir ça s'ra la fête,
c'est vraiment une belle journée.
On attaque, on ouvre en grand,
des grosses bananes sous les visière,
y'a les virages qui crient "maman",
quand on arrive, c'est l'tonnerre.
Mais y'en a un qui m'regarde,
il s'dit "celui là, j'vais m'le faire",
moi j'arrive et j'baisse ma garde,
parce qu’il a l'air vraiment pépère.
A peine je rentre, v'la qu'i s'resserre,
il m'fait une blague de mauvais goût,
moi qui était si tête en l'air,
si insouciant et tranquillou.
Réveille toi vieux ! t'es dans la soupe,
et il est grand temps de s'bouger,
il vaudrait mieux pas que j'me loupe,
sinon j'vais être très énervé.
Je prend plus d'angle, quelle maladresse,
je conduit vraiment comme un [personne peu appréciée],
j'aurai mieux fait d'sortir une fesse,
maintenant j'suis coincé pour de bon.
Je mord la ligne, évidemment,
je vais m'faire pourrir de plus belle,
mais ça j'm'en fou pour le moment,
parce que devant, les phares m'appellent.
Naturellement, dans ma grande chance,
en ce dimanche ensoleillé,
y'a un [la vache] d'camion immense,
qui s'promène... il fait qu’passer.
Là ça s'complique immédiat’ment,
avec cette énorme poubelle,
et si j'veux pas qu'il m'rent' dedans,
il faut vraiment que j'bouge ma brêle.
C'est pas possible d'angler plus fort,
je suis déjà sur le cale-pied,
manger les freins, serrer à mort,
ça m'parait être une bonne idée.
Super viril, façon trappeur,
j'ai tout planté sur le goudron,
j'suis désolé si j'vous fait peur,
mais j'avais pas d'ot' solution.
Freiner sur l'angle, c'est jamais bon,
cette conne pense plus qu'a se rel'ver,
à grand coup d'poing dans l'guidon,
j'arrive enfin à maîtriser.
Ca va passer bordel de dieu,
y'a pas intérêt à s'vautrer,
sinon on y rest' tout les deux,
alors j't'en supplie, fait pas chier.
Et en effet c'est bien passé,
et tout les collègues, morts de rires,
ils m'ont chambré toute la soirée,
mais ça aurai put et' bien pire.
Tant pis pour moi, j'ai 22 ans,
j'ai voulus rouler comme les grands.
Mais j'me suis pas foutu au tas,
c'est déjà ça...

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