Après avoir passé une semaine à attendre ma Deauville en regardant la brochure, arrive enfin ce jeudi soir, le moment d’en prendre livraison. Elle m’attend dans le garage, encore à l’abri de cette maudite pluie. Elle est superbe dans sa livrée rouge foncé.
Le vendeur me fait faire le tour du propriétaire en m’expliquant comment ça marche. Je découvre le coté hyper pratique de la moto, visiblement conçue pour un usage quotidien. Sur la droite du carénage se trouve un vide poche fermant à clé dans lequel mes lunettes de soleil éliront domicile. A gauche, un autre vide poche, sans serrure, pour ranger le ticket de péage et la carte bleue, évitant ainsi de défaire les gants, farfouiller dans le blouson, de sortir péniblement de quoi payer, de ramasser les gants inévitablement tombés par terre, de refermer le blouson, le tout sous la huée des caisseux impatients bloqués derrière. La panoplie du transporteur est complétée par 2 coffres intégrés à l’arrière, verrouillée par une serrure unique, qui permettent d’emmener une sacoche, un ordi portable et plein de bricoles d’une utilité parfois douteuse. La pluie persistante et un passage au karcher prouveront l’étanchéité de tous ces rangements.
L’examen du tableau de bord laisse apparaître une lacune inadmissible pour une routière : ni jauge à essence, ni témoin. On regrette aussi l’absence de thermomètre d’eau, simplement remplacé par un témoin de surchauffe. Un bon point par rapport à la vara est la présence du starter au guidon, à la fois accessible et facile à doser.
Utilisant ma moto tous les jours, même l’hiver, j’ai fait rajouter des déflecteurs de mains et de pieds, une bulle haute et des poignées chauffantes. A l’usage, ces accessoires se révèleront extrêmement efficaces, en particulier les protections de pieds qui permettent de rouler sous la pluie et de conserver les bottes sèches.
Première inquiétude en montant dessus : je ne touche pas mieux le sol qu’avec la vara, et le poids (250 kg avec le plein) ne me rassure pas ! Mais bon, je me dis que c’est une question d’habitude.
Cette fois, le moteur est en route. Le bruit est logiquement plus viril que celui de la vara, plus grave. J’embraye, passe la 1ère, et c’est parti. La route est particulièrement grasse et glissante. Je suis en mode lopette dernier échelon, d’autant que le vendeur m’avait conseillé de faire très attention aux blocages de roue provoqués par le cardan lors d’un rétrogradage un peu trop sec. Après un passage en réserve (pourquoi ça arrive toujours à ces moments là ?) au bout de 2 km, j’arrive à un rond point et teste le blocage de roue arrière au rétrogradage. L’arrière se dérobe brièvement avant de reprendre une position plus souhaitable. Je fais le plein et repose la moto à la maison avec 8 km au compteur. Mes impressions sont mitigées, pour un peu, je regretterais ma vara. Me faisant violence le lendemain, j’affronte la pluie et commence à me sentir un peu plus à l’aise, si ce n’est le problème du poids. Sur sol mouillé, je commence à utiliser le freinage CBS. Ce freinage couple le frein arrière avec un piston de l’étrier avant gauche. Résultat, en freinant simplement de l’arrière, on obtient une décélération bien plus importante qu’avec un freinage classique, sans risquer le blocage. Avec un peu d’habitude, en ville, on ne freine plus que de l’arrière (sauf si on a besoin de freiner fort) et par conséquent, on a toujours la poignée de d’accélérateur bien en main, ce qui facilite le petit coup de gaz permettant d’éviter le blocage dû au rétrogradage. En cas de freinage appuyé, les freins se révèlent à la fois puissants et très progressifs.
Au fil des kilomètres, je commence à tirer un peu plus sur le moteur. Les performances n’ont évidemment plus rien à voir avec celles de la vara et me suffisent largement. Les dépassements ne posent pas de problème. J’apprécie aussi la souplesse du moteur qui accepte de tourner à 2500 tr/min en 5 ème sans manifester de cognements (au contraire d’une CB 500). Les reprises à très bas régimes engendrent un bruit de martèlement qui disparaît passé 3500 tr/min. J’aime bien son bruit, il me fait penser à celui des BMW (normal, un twin aussi !).
La boîte de vitesses n’amène aucune critique, les rapports passent comme dans du beurre, avec juste un petit clac, sans réclamer un effort important au sélecteur. Le point mort est facile à trouver, rien à redire.
Satisfaction aussi avec le cardan qui ne réclame comme seul entretien qu’une vidange tous les 12000 km. La présence du cardan a d’ailleurs pesé lourd dans mon choix de la Deauville.
Et pour en finir avec les louanges, je parlerai du confort. La position de conduite avec le dos quasiment droit est assez proche de celle de la vara (qui conserve à mon goût un petit avantage). La suspension, quoique un peu ferme sur mauvaise route, couplée avec une selle particulièrement moelleuse, permet de bénéficier d’un confort très au-dessus de la moyenne.
Que lui reprocher ? Son prix, 8400 € qui est assez élevé par rapport à ses concurrentes Hornet, Fazer, Bandit. Enfin, elle ne vise pas forcément la même clientèle. Quelques détails de finition font un peu bas de gamme (fils apparents, couvercles de coffres durs).
La présence de la bulle haute, qui amène évidemment une protection bien plus importante (un blouson mal fermé ne se gonfle pas), génère d’importants bruits au niveau du casque qui apparaissent dès 60 km/h. Mais on finit par s’y habituer.
Plus subjectivement, on pourrait lui reprocher un manque de caractère, probablement dû à son homogénéité et sa polyvalence. C’est une femme, pas une maîtresse, celle qui répond présent contre vents et marées mais sans apporter ce petit grain de folie. Et finalement, pour celui qui roule tous les jours, c’est bien la moto idéale.
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ex eric_95
CR Deauville
Modérateur : Groupe modérateurs
Et hop là, le CR est publié sur VarAventure...
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Si jamais j'ai oublié des CR à vous n'hésitez pas à me le dire, je suis un peu dépassé là...

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Roule en Triumph TT600 - CR et photos du WebMotoClub sur http://www.varaventure.fr.st
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