Ma jeunesse a été bercée de motos, de préparations car mon père s'occupait d'une asso. de motocross dans les années 70. En ces temps anciens les accessoiristes n'étaient pas nombreux et les motos plutôt rustiques. Mon père, qui a toujours été passionné de mécanique, assurait le rôle de préparateur local. Je me souviens du grand sous-sol de la maison remplit de motos à réparer. A 7 ou 8 ans je passais mon temps à grimper sur toutes ces selles, impatient de pouvoir essorer quelques poignées ...
Mais des problèmes de dos (assez logiques vu les suspensions de l'époque) ont mis un coup d'arrêt brutal à ses activités à crampons, d'ailleurs deux mois après avoir reçu sa première japonaise, une RM A.
Bref, pour moi ce fut tout d'un coup le grand vide, et pas seulement dans le sous-sol.
Bien qu"il ait continué quelque temps la prépa de machines pour des potes, le changement était engagé et l'emmenait vers ... le modèle réduit d'avion. Çà, ça me parlait moins. Zut ! juste au moment où je pouvais commencer à tenir ces machines en équilibre à l'arrêt sans tomber, et que pour se débarrasser de moi (faut dire que je le saoulais) mon père commençait à me laisser faire les "essais carburation", version officielle, de mon rêve pour un gosse de 10 ans de pouvoir me faire allonger les bras au guidon de grosses BPS, KTM, Husky, YZ, etc ....
A cette âge ça marque, et c'est probablement l'un des souvenirs les plus forts de ma vie.
Ensuite ça a été long ces années à vélo en attendant mon DT 50.
Transformé en abeille par mon père ce petit bouilleur m'emmenait tous les dimanches ou presque dans les bois tourmentés de ma région natale et m'a permis d'acquérir de la technique. Je roulais avec un copains en ER 21, aussi atteint que moi, et on était fiers de pouvoir enrhumer, dans les descentes bien sûr, les enduristes du dimanche, bien mieux montés que nous, mais qui n'avaient pas autant d'enthousiasme, (ou pas de synthol à la maison). On était pas peu fier aussi de garer nos bécanes littéralement recouvertes de boue sur le parking du collège , histoire de prouver notre sérieux.
La vocation était là, et très vite les runs en forêt ne suffisaient plus. J'en avait marre aussi des troncs abattus sur les chemins tous les 100 m, de me faire plomber les fesses par certains chasseurs indélicats, des gendarmes planqués à la sortie ou même une fois d'un barbelé tendu à hauteur de tête !
Il me semblais évident que la suite devait se faire sur des terrains adaptés et autorisés.
J'alimentais une cagnote (de pauvre car famille ouvrière), et à 16 ans j'ai pu bosser deux mois pendant l'été et me payer d'occase ma première vraie machine de cross :
http://imageshack.com/a/img907/3157/qPY66J.jpg
suivie ensuite de celle-là :
http://imageshack.com/a/img908/6559/IFHhl9.jpg
et enfin :
http://imageshack.com/a/img907/1498/lb3QTj.jpg
Cette moto, un vrai bonheur, une exception pour l'époque ou les RM étaient réputées creuse à bas régime. Ce millésime reprenait bien en bas, poussait fort dans les tours, avec une partie-cycle très rassurante, un vrai rail.
Avec cet outil et une motivation toujours intacte, je tenais le train de pilotes de ligue et me prenais à rêver d'une carrière pro. Mais la vie réserve des surprises et, en quelques années, je me suis trouvé, bien malgré moi, engagé dans tout autre chose, et sans moto !
Et voilà les années ont passé, j'ai du poil blanc à la barbichette, je ne suis pas devenu Jean-michel Bayle, mais le petit vélo tourne toujours dans ma tête. Un changement de boulot et de vie récents (divorce) font que l'envie de rouler à moto me chatouille (et me gratouille).
Dans l'immédiat je ne pense pas au motocross, mais plutôt à pouvoir me rendre au boulot sur 2 roues et faire quelques virées sympas. Et comme je n'ai pas passé le permis gros cube à l'époque, juste le Al, permis malheureux qui n'a pas été revalorisé au cours des nombreux changements de réglementation, je n'ai pas droit aujourd'hui à plus qu'une 125 de moins de 15 CV. Pas mieux qu'un permis B ...

Mais laquelle ? et aussi avec des soupapes ou pas, moi qui n'ai jamais eu autre chose ou presque que des 2 temps, à part une CB125twin qui ne m'a pas laissé un bon souvenir de plaisir de conduite.
Voilà où j'en suis aujourd'hui, le dilemne :
D'un côté le 2 temps avec son brio, la possibilité d'améliorer de nombreuses façons mais une plus grande fragilité et un appétit féroce .... De l'autre les soupapes, plus endurantes, économes mais sont-elles funs à conduire ?
Je ne m'attends pas à avoir 35CV sur une varadéro bien sûr. Je suis surtout à la recherche d'une machine agréable à conduire, et qui puisse rouler dans le flot de la circulation sans trop de difficulté, sans avoir l'impression d'être sur une mob dans les côtes.
Il y a aussi la question du gabarit parce que je suis assez grand (1.90m) et il m'a semblé que bon nombre de moto routières comme les CBF ou R étaient taillée plus sur des patrons de 80 cm3 et donc un peu rikikite. Dommage car il s'en trouve beaucoup en occase, et à de meilleurs prix !
Bon voilà pour cette présentation plutôt longue. Vaut mieux que j'arrête là avant qu'il n'y ait plus d'encre ...