Dimanche matin, j’avais rendez-vous à l’aérodrome de Tallard pour un vol en autogyre.
Samedi, beau temps malgré le vent assez fort (ou grâce à lui…), nous décidons de partir tranquillement… avec les deux motos ! C’est mon premier week-end en duo avec ma Tit’belle et mon homme sur sa BM R1150R. Nous prendrons le chemin des écoliers.

Départ vers 10h30. Petite mise en jambe dans les virages du Castellet : il y avait longtemps que je n’étais pas passée par là, ça fait plaisir ! Je mets un point d’honneur à ne pas traîner dans les virages (dans la mesure de mes moyens, bien sûr !) pour que Serge, qui me suit, ne s’ennuie pas trop. Cuges-les-Pins, le col de l’Ange, Gémenos, nous traversons l’autoroute à Pont de l’Étoile. Ensuite les ennuis commencent : traversées de villages, ralentissements… Il est l’heure de déjeuner, on s’arrête à la Bouilladisse, au Mc Do du coin.
Nous avons bien fait : la route est libre maintenant. Je continue donc en direction d’Aix mais, au bout d’un moment Serge décide de prendre la tête et quitte la confortable D96 pour une route beaucoup plus petite en direction de Peynier, Trets et Pourrières. Nous longeons le flanc de la montagne Sainte Victoire afin d’éviter Aix. Et puis, c’est beaucoup plus joli par là !
Après Pourrières, la route me semble relativement étroite et ce qui me gène le plus dans les virages, assez nombreux et serrés (pour certains en tout cas), c’est l’absence de ligne blanche ! Je me concentre sur mes trajectoires, m’applique à ne pas trop ralentir notre rythme car Serge préfère que je sois devant lui (pour me surveiller, pour se rassurer ?) . Tomber les vitesses le plus tard possible, accélérer dès que possible. Je n’ai jamais autant joué du sélecteur de vitesses ! Je comprends que plus le virage est serré, plus j’ai intérêt à me pencher sur le réservoir, j’ai l’impression de mieux sentir la moto qui prend de l’angle… Je suis sûre que ma bande de peur est en train de rétrécir.
C’est fatiguant mais je me prends au jeu ! Et malgré la concentration, banane sous le casque.

Tout ceci doit en faire sourire certains mais n’oubliez pas que je n’ai fait qu’un peu plus de 1100Km avec ma Tit’belle et pour la plupart entre Bandol et La Seyne pour aller bosser ! Les petites routes de montagne (même si ce n’est pas la haute montagne), c’est nouveau pour moi.
Nous arrivons enfin à Vinon sur Verdon. Une pause s’impose et d’ailleurs, il est temps de chercher un gîte pour la nuit : recherche vaine. Ou c’est fermé, en travaux, ou ça ne répond pas ! Tant pis, on trouvera bien quelque chose en route, au pire, un hôtel à Gap.
Nous repartons en direction de Manosque et nous franchissons la Durance. Nous évitons la ville en longeant le canal EDF et rejoignons rapidement la confortable D4096 vers Sisteron. Je suis bien contente de retrouver des conditions de route plus faciles car la fatigue se fait sentir ! Je vais vite déchanter : au bout de quelques Km, à la hauteur des Mées, Serge passe devant et quitte cette belle route, direction St Donat, Chateauneuf, Peipin. Je rouspète un peu mais bien sûr il ne peut pas m’entendre ! Nous nous arrêtons pour une petite pause. Finalement, nous ne sommes plus très loin de notre but. Heureusement car j’ai l’impression d’avoir des courbatures partout !
Nous éviterons Sisteron en passant sur la rive gauche de la Durance.
Enfin, l’aérodrome de Tallard est en vue ! Serge repasse devant et soudain met son clignotant gauche, traverse la route et s’engage dans un chemin privé qui mène à une ferme auberge. Le chemin n’est pas goudronné et je découvre que ça ne pose pas de problème à ma Tit’belle. Serge s’arrête à côté de la maison, dans le chemin qui monte légèrement. Je fais la même chose, m’arrête un peu derrière lui, pose le pied droit à terre, la moto penche, penche, impossible de la retenir et c’est elle qui m’entraîne par terre ! Premier réflexe : coupe circuit. J’ai mal à la jambe coincée sous la moto. Serge vient à mon secours, parvient à soulever la bête, je me relève et l’aide à la redresser complètement. Je m’en sors avec des bleus et je remercie les bottes que je porte qui ont limité les dégâts au niveau de la cheville ! Serge fait le tour de ma Tit’belle : le cache en plastique, sous la selle, est cassé ! J’en aurais pleuré, en fait, j’ai versé quelques larmes !

Bon, finalement, il y a une chambre libre dans cette ferme et nous y passerons la nuit.
Comme il n’est pas très tard, Serge propose une petite visite de Gap. D’accord mais je ne prends pas ma moto. Et nous voilà repartis. Finalement, c’est bon d’être SDS, c’est reposant !


Retour à l’auberge pour le dîner : j’ai un souvenir ému de coq au vin et de tarte Tatin !
Dimanche matin, il fait beau, le vent est totalement tombé. Heureusement car la veille, l’autogyre n’aurait pas pu voler.
Nous quittons notre gîte pour l’aérodrome de Tallard. Et là, je vais vivre une expérience absolument géniale ! Une heure de balade : la vallée de Gap, le lac de Serre-Ponçon, la Durance. Le pilote, fort sympathique et motard également, me fait découvrir cette région sous des angles divers, variant l’altitude de vol, signalant quelques petites routes sympas pour les motards. Je suis aux anges même si, au bout d’une demi-heure, le froid se fait sentir malgré la tenue de moto. Le plus rigolo, ce sont les virages, ça, vraiment, j’adore !
J’ai pris quelques photos, Serge également, au départ et à l’arrivée. Si ça vous intéresse, elles sont ici :
http://picasaweb.google.fr/regine83150/VolEnAutogyre#
Toutes les bonnes choses ayant une fin, il faut rentrer. Je ne me sens pas très bien, je frissonne : nous rentrerons le plus directement possible. Arrêt aux Mées pour déjeuner et avaler un comprimé de paracétamol, je suis bien enrhumée !
À Aix, nous prendrons l’autoroute. Je ne sais pas si vous avez déjà vécu ça mais je découvre une chose très désagréable : avoir le nez qui coule comme une fontaine dans le casque, sans pouvoir s’arrêter pour se moucher ni même soulever la visière à cause de la vitesse (sur l’autoroute, sans rouler à fond, ma petite Varadero avance glorieusement à 110, 115Km/h) !
Nous voilà enfin à la maison. Bilan positif : ma Tit’belle s’est très bien comportée et son pilote, pas trop mal non plus, je crois ! Re-paracétamol le soir et plein de merveilleux souvenirs !


C’est décidé, cet été, nous partirons en vacances avec deux motos !

