14 juillet.
Nous quittons Marans en direction de La Rochelle. Cette fois nous ne ferons que contourner la ville que nous connaissons bien. Nous continuons vers Rochefort puis vers Marennes et les parcs à huîtres de l’embouchure de la Seudre car Serge espère bien en déguster une bonne douzaine au déjeuner. Pas moi, les huîtres, ça ne me réussit pas !
Nous empruntons donc la petite D241 qui remonte l’embouchure de la Seudre et décidons de faire une pause derrière l’église de Nieulle-sur-Seudre. Le temps, qui jusque là n’était pas trop mauvais, commence à se gâter sérieusement… Avant de repartir, en quête d’un endroit où déjeuner, Serge décide de vérifier le niveau d’huile de nos machines. Pour la Tit’belle, tout est parfait mais la BM a besoin d’un petit complément. Il commence à pleuvoir doucement… Serge dévisse donc le bouchon du cylindre et, tout à coup, je vois son visage s’assombrir…

Un petit caillou noir, qu’il n’avait pas repéré sur le bouchon noir, est tombé dans le cylindre…

Problème… Nous sommes le 14 juillet, à midi, dans un petit village ostréicole, même s’il y a un garage, il sera sûrement fermé ! Au cas où vous ne le sauriez pas, Serge et la mécanique moto, ça fait deux ! Quoi qu’il en soit, il n’est pas possible de reprendre la route avec un caillou dans le cylindre. Il saisit son téléphone : « Je vais demander conseil » et il appelle les copains (les forums, ça a du bon !

). Mistral ne répond pas, il nous rappellera plus tard, après la bataille. Arnaud (béhèmiste féru de mécanique) et Patrick (ducatiste, non moins féru de mécanique) sont du même avis : il faut ouvrir le cylindre et chercher le caillou ! Bon, nous voilà donc partis pour une séance de mécanique sous la pluie. La trousse à outils de la BM, assez pauvre il est vrai, ne contient pas la clef torx qui permettrait de dévisser le protège cylindre. Je fouille dans celle de la Vara, à tout hasard et, bien entendu, il n’y a rien qui puisse faire l’affaire.
Il pleut de plus en plus, nous poussons la BM sous les arbres, en bordure de rue. Seule solution, casser le protège cylindre, après tout ce n’est qu’un bout de plastique. Le temps passe, on a faim, il faudrait peut-être que j’aille acheter de quoi manger quelque part, mais où ?
J’aperçois alors un villageois qui vient vers nous à vélo, un cageot de légumes sous le bras. Je l’arrête pour lui demander où trouver de quoi manger. Bon, ce n’est qu’à quelques centaines de mètres, heureusement car il pleut de plus en plus fort !
Serge en profite pour expliquer nos malheurs : nous n’avons pas le bon outil ! Le monsieur, fort aimable, lui propose alors de pousser la moto jusqu’à sa maison, il a certainement la précieuse clef… Plutôt difficile. Qu’à cela ne tienne, il va chercher les outils !
Bon, moi, je saute sur ma moto et m’en vais, sous une pluie battante, acheter des sandwiches à la superette du coin. Ce n’est pas aujourd’hui que Serge mangera des huîtres !
Lorsque je reviens, notre « sauveur » a rapporté une grande boîte de clefs torx et Serge est en train de démonter le pare cylindre. Ouverture du cylindre, chasse au caillou,
http://picasaweb.google.fr/lh/photo/YGl ... directlink
nettoyage, remontage du pare cylindre, grands remerciements au gentil ostréiculteur (hé oui, c’est bien son métier !

), complément d’huile… La pluie a cessé et nous nous installons sur un banc à peu près sec pour déguster nos sandwiches. Il était temps, je commençais à mourir de faim !
Le ciel est à peu près dégagé lorsque nous repartons. Nous traversons la Seudre à L’Éguille et contournons Royan pour prendre la route qui longe la berge de la Gironde. Je me souviens alors d’un joli petit port sur la Gironde où nous étions passés l’an dernier en février, nous y avions mangé d’excellentes crêpes au « Globe Flotteurs », je demande à Serge si c’est dans les environs. Oui, ce n’est plus très loin. Un peu plus tard, Serge prend sur la droite une petite route très pentue et nous voilà sur le port de Mortagne-sur-Gironde.
http://www.ot-mortagne.com/decouverte/lavillebasse.html Rien n’a changé, sauf… l’affluence de touristes. Nous trouvons une petite place pour les motos juste à côté de la crêperie : on a bien mérité un bon dessert !
Il fait beau et chaud désormais.
Nous repartons en essayant de suivre au plus près la rive de la Gironde, ce qui nous vaut de passer par de petites routes tirées au cordeau, se croisant à angle droit, à travers les marais et les champs, mais, globalement, on avance… « en tirant des bords carrés », diraient les marins !
Arrivés à Blaye, on gare les motos devant la citadelle de Vauban,
http://www.bernezac.com/Blaye_citadelle_visite.htm une petite pause en terrasse ne sera pas un luxe.
De retour près de nos montures, nous apercevons un cycliste arrêté, en contemplation, devant la BM.

On engage la conversation, il est également motard… Blablabla… Il nous indique une route paraît-il très jolie pour rejoindre Bordeaux. « Vous ne le regretterez pas ! »
Nous repartons et à Roque-de-Thau, nous quittons la D669 pour prendre la très étroite route qui longe la Gironde puis la Dordogne jusqu’à Bourg. Effectivement, nous n’avons pas regretté d’avoir suivi ce conseil. La route se faufile entre la rivière et de belles petites maisons typiques très fleuries. On ne roule pas vite mais le paysage vaut la peine.
À Bourg, nous rejoignons la D669 jusqu’à St-André-de-Cubzac où nous retrouvons l’autoroute, puis la rocade, pas mal chargée à cette heure, qui nous conduit jusqu’à Pessac.
Enfin, nous voilà chez ma fille Élise et son compagnon, Patrick ! Le garage, comme d’habitude, est rempli de Ducati, dont certaines en cours de remontage.

Ça ne fait rien, nos motos ont l’habitude de dormir à la belle étoile et resteront dans le jardin.
Nous passerons plusieurs jours à Pessac, vacances familiales, farniente… On est vraiment bien chez vous, les « enfants » !
à suivre...