

28 février, j’ai 60 ans aujourd’hui et c’est la première fois que je passe ma journée d’anniversaire sur la route, au guidon de ma propre moto !

Nous quittons Bandol vers 8h30, le temps est clément. Direction Pessac, comme d’habitude nous empruntons l’autoroute pour quitter la région, nous l’abandonnons à Martigues. La Varadéro roule sans problème à 110 – 115 km/h, avec de temps en temps une « petite pointe » à 120 mais là, je suis près de la zone rouge, alors, je me calme ! C’est que j’y tiens à la petite…

Première pause, à 10h, sur le port de plaisance / pêche de Fos sur Mer. Là, pour ce qui est du paysage, on a intérêt à regarder du bon côté, sinon, c’est très « industriel » !
Au départ, je rate le bon embranchement et dois aller faire un demi tour (c’est toujours un problème pour moi !) sur une petite route heureusement déserte.
Le bon chemin retrouvé, nous traversons la Crau.
Sur la D999, je rencontre un problème avec un camion que je ne parviens pas doubler, qui me fait des turbulences, qui m’énerve…

Vers 12h30, nous nous arrêtons enfin pour déjeuner à Moulès et Baucels au restaurant Noé : excellente omelette aux cèpes.
Mon homme en profite pour passer plusieurs appels pour enfin trouver une chambre d’hôtes pour le soir. Impossible de dîner sur place mais notre hôtesse propose de nous réserver une table dans un restaurant voisin. Nous dormirons donc à Saint Antonin Noble Val.
Nous repartons en direction de Ganges, nous empruntons la D25, longeons la rivière Vis, la route est agréable.

Quelques épingles pour atteindre St Maurice Navacelles : mes premières épingles ! J’ai raté la première, très fermée, en pente assez forte, je suis en seconde et me retrouve du mauvais côté de la route, heureusement personne en face


Sur le plateau du Larzac, nous trouvons le vent ! Un vent latéral, très gênant, j’ai l’impression de rouler en crabe. À certains moments, je roule le plus près possible du milieu de la route pour ne pas être poussée sur le bas côté par une rafale ! Nous sommes sur la D152, le vent nous accompagnera tout l’après midi.
Soudain, dans une longue ligne droite, j’aperçois un chevreuil sur ma droite au grand galop, route de collision, je ralentis, va-t-il traverser ? J’arrive presque à sa hauteur, une dizaine de mètres nous séparent, il fait brusquement demi-tour et s’enfonce dans la lande. Ouf de soulagement !
Un peu plus tard, ou était-ce avant, je ne sais plus très bien, c’est un grand rapace qui traverse la route, assez bas, juste au-dessus de moi ! Quand Serge me parlera de son envergure, j’en aurai des frissons rétrospectifs…
Au Caylar, nous prenons l’autoroute que nous quittons à La Cavalerie, puis ce sera St Affrique, Saint Sernin sur Rance où nous avions dormi à la Toussaint. Ce n’est qu’en passant devant l’hôtel que je reconnais ce village. Il est vrai qu’aujourd’hui, je regarde plus la route que le paysage !
À la sortie de St Sernin, la route nous offre de belles courbes.


Nous passerons par Alban, Villefranche d’Albigeois. Avant Albi, Serge prend la tête, il m’ouvrira la route, je sens la fatigue. Nous contournons Albi, direction Cordes sur Ciel (joli nom pour un village perché sur une sorte de piton) par la D600, puis Milhars. Nous rejoignons la D115 qui longe l’Aveyron et vers 18h30, nous arrivons enfin à Saint Antonin Noble Val.
Dans un dédale de petites ruelles au cœur de ce charmant village médiéval, nous trouvons la maison, « La Résidence », de notre hôtesse qui nous accueille de façon très sympathique. Nous sommes les seuls voyageurs, elle nous a réservé la plus grande de ses chambres avec une petite terrasse. Petite promenade dans le village qui vaut vraiment que l’on s’y arrête, plus assez de lumière pour faire des photos, il fait bientôt nuit…
« Le Festin de Babette », sur le bord de la rivière, nous attend. Après une flûte de Champagne pour fêter mes 60 ans, notre très bon dîner sera l’occasion de déguster différents vins de Gaillac, agréable découverte !
Nous rentrons à « La Résidence », heureux de notre journée.


1er mars, 8h30, nous prenons le petit déjeuner en compagnie de nos hôtes, Sabine et Evert, couple germano-hollandais. Confitures maison, c’est Evert qui les fait, nous échangeons quelques « trucs » : ajouter un peu de safran et de cognac dans la confiture d’abricots, absolument délicieuse !
Mais il est temps de partir, direction Cahors, il pleut ! Je redouble de prudence car les pneus dont est chaussée ma Tit’belle ont mauvaise réputation. Nous prenons la direction de Villeneuve sur Lot en passant par Villesèque, Sauzet, Tournon d’Agenais, Penne d’Agenais, contournons Villeneuve sur Lot puis empruntons la N21 en direction de Bergerac jusqu’à Cancon où nous nous arrêtons pour déjeuner. Il ne pleut plus depuis un bon moment.
Un coup de fil à Lizou, elle nous rejoindra sur la route.
Nous quittons Cancon en direction de Miramont de Guyenne où, de l’autre côté d’un carrefour, j’aperçois une silhouette familière près d’une moto garée : grand signe de la main, la silhouette me répond, c’est bien Lizou !

Nous repartons, Lizou ouvre la route, direction Duras. Je m’efforce de la suivre. Dans les lignes droites, comme elle fait bien attention à ne pas dépasser les limites autorisées, je parviens à ne pas perdre de terrain. Serge ferme la marche, il aime bien rouler derrière moi pour adapter sa vitesse à la mienne… et me surveiller !
Dans les portions viroleuses, c’est une autre histoire ! Et même si Lizou se montre particulièrement raisonnable, j’ai bien du mal à la suivre. Quand j’y parviens, je prends une belle leçon de conduite, je m’efforce de rouler dans ses trajectoires et je sais que j’ai pris plus d’un virage beaucoup plus vite que je n’aurais osé si elle n’avait pas ouvert ma route ! Banane sous le casque !



Nous passons par Pellegrue, Sauveterre de Guyenne, La Sauve, Créon. Nous rejoignons la rocade de Bordeaux, bien chargée à cette heure. J’ai toujours un énorme plaisir à rouler derrière ma fille, c’est vraiment génial de pouvoir faire ça !



Enfin, nous arrivons, je franchis le portail du jardin sans même poser un pied à terre (ce qui, pour moi, n’est pas forcément évident…). Quel plaisir de se retrouver là ! Nous aurons un peu de mal à faire rentrer les 3 motos dans le garage qui en abrite déjà 4, mais finalement ça passe !
La Tit’belle s’est montrée vaillante pendant tout ce trajet. Demain, elle aura droit à un bon graissage de chaîne et à un rajout d’huile, elle en a un peu consommé. En tout cas, elle m’a donné bien du plaisir !



