La route des Grandes Alpes
(Carte IGN : Découvertes Régionales, dans la série : Les spéciales de l’IGN)
Kilomètrage total effectué : 2500 km.
Temps quotidien moyen passé sur la moto : un peu plus de 6h
Attention... c'est parti !!
Mercredi 26 juillet. 2006 – Nancy / Lons le Saunier
300 km – 4h de route – Pas de fort dénivellée.
Départ prévu à 16h… à 15h30, je ne tiens plus… il fait trop chaud, c’est décidé… je me sauve.
Je me jette dans la circulation nancéiènne, sous la canicule… et me dirige vers l’autoroute, pour les quelques dizaines de kilomètres qui vont me séparer de la ville et m’emmener au vert… au frais…
Je vous passe la route Nancy-Epinal-Vesoul-Besançon qui n’offre pas un grand intérêt, pour faire ma première petite halte dans le Jura… ce vignoble que j’affectionne particulièrement, histoire de dérober une petite vue des vignes de l’Etoile, qui propose de bons vins locaux (Savagnin, Vin Jaune,etc..).

Je passe une agréable soirée chez mes vieux amis, qui ont l’âge de mes parents, mais que je connais depuis mon premier vrai « boulot », le Bac en poche, à 19 ans… et avec qui j’ai toujours gardé des liens très étroits. Bien sur quand je vais les voir, pas question de soirées à picoler et à rigoler… mais j’y suis très attachée… et j’essaye de passer les voir le plus souvent possible… car ils ne seront pas toujours là… Nous passons donc une petite soirée à nous remémorrer nos vieux souvenirs… avec deux ou trois voisins venus partager le banc sous le cerisier… il fait enfin bon… il est plus de 23h et la nuit nous rafraichit un peu…
Je passe une bonne nuit, malgré les bruits de la ville auxquels je ne suis plus habituée… et me lève en forme, prête à attaquer les quelques centaines de kilomètres qui vont me conduire au pied du premier col à franchir…
Jeudi 27 juillet – Lons le Saulnier, Orgelet, Arinthod, Thoirette, Oyonnax, Bellegarde s-Valserine, Annecy, La Clusaz, Col des Arravis, Col des Saisies, Cormet de Roselend, Col de l’Iseran, Col du Télégraphe, Col du Galibier, Col du Lautaret, les Deux Alpes.
Jolie Fontaine au milieu du vieux village Franc Comtois d’Arinthod.

Je poursuis ma route, traversant ou découvrant de çi de là, les villages aux noms espagnols, issus de la conquête de nos voisins du sud, en des temps lointains… (désolée, je suis nulle en histoire… mais je sais que les espagnols ont envahi la région…). Et les noms des villages en témoignent encore : Sarrogna, Chambéria, Savignia, Givria, Vogna, Néglia, Chisséria, Chémilla, etc etc… Je passe au petit village de Saint Hymetière qui recèle un trésor avec son église du Xiè siècle batie dans un des plus purs styles du premier art roman méditerranéen qui est dans un excellent état de conservation. C’est une des rares églises romanes à être sortie des nombreux conflits qui ont eu lieu au fil des siècles.

En sortant d’Oyonnax, je m’émerveille devant le pont qui sert d’autoroute et qui est littéralement accroché au rocher, sur des dizaines de kilomètres… C’est impressionnant de voir passer les camions à des dizaines de mètres au dessus de sa tête… Je quitte les monts du Jura pour rejoindre le contrefort du Massif du Mont Blanc.
Arrivée à La Clusaz… ma petite carte postale à moi… un peu cliché, mais tellement beau… le début d’un paysage à couper le souffle…

Et c’est parti pour la Route des Grandes Alpes.

Premier col… première pause : Col des Aravis 1498 m. Il est 12h30, une petite faim, un cadre idéal pour un petit sandwich au jambon de montagne et un Perrier citron. Hé oui, j’ai besoin de toute mon attention sur ces petites routes… ce sera donc sans bière pendant toute la durée du périple… et j’y arrive !!!!

Entre Notre Dame de Bellecombe et le Col des Saisies.

En quittant les Saisies pour descendre sur le Beaufortin (je n’ai jamais trouvé le panneau du Col !!!)

Au détour d’un virage, j’aperçois les premières neiges… et là, mon cœur s’emballe… un freinage un peu hasardeux… mais je me dois d’immortaliser cet instant… la verdure au premier plan…, la forêt au second, et ces massifs encore enneigés au fond… pour moi qui vient tout droit d’une période caniculaire… c’est le bonheur total…

Entre le Col des Saisies et le Barrage de Roselend, un petit col qui passe inaperçu mais qui pourtant ouvre la route sur le délicieux petit barrage de Roselend.

Le Barrage de Roselend, avant le Cormet du même nom

Quelques 220 mètres plus haut, le Plan de la Laie

La route est de plus en plus étroite, je n’y croise pas grand monde, sauf autour des lieux quelque peu aménagés… Les accottements sont peu stables et l’attention doit être soutenue pour éviter tout écart de direction qui pourrait me mettre dans une situation embarrassante… sans pourtant être dangereuse… mais bon, je suis vigilante, et je m’arrête souvent pour les photos, ou tout simplement pour admirer le paysage…

J’arrive au Cormet de Roselend, et comme je le constaterai à chaque franchissement de Col, tout le monde y va de sa petite photo… c’est bon enfant, j’arrive mon appareil à la main, et il y a déjà deux personnes devant moi... un regard complice et chacun fait sa photo… rapidement, pour laisser la place au suivant…

Je quitte les hauteurs pour descendre de 1000 mètres sur Bourg Saint Maurice et je franchis les portes du Parc National de la Vanoise. Une heure plus tard et à nouveau 1000 mètres plus haut, je longe le lac du Chevril, qui jouxte la station de Tigne.

Je poursuis ma route pour traverser la station de Val d’Isère, que je ne connaissais pas du tout, et qui ma foi, est assez réussie… beaucoup de bois, très aérée, pas trop encombrée de voitures… Presque 1000 mètres encore plus haut, me voilà au sommet le plus haut de la journée : le col de l’Iseran, à 2770 m

J’attaque donc la première grande descente, sur Lanslebourg… le ciel se couvre, mais bon, cela n’a rien d’étonnant en montagne, et je suis équipée. Pas d’inquiétude outre mesure donc…
La neige n’est pas loin… et je sens comme une petite pointe piquante qui me rappelle bien des randos d’été à marcher dans la neige grise et compacte… de ces névés si tassés et si durs qu’on a bien l’impression qu’ils ne fondront jamais…

En descendant, je vois une belle plaque de neige et je me dis que le CBF serait bien beau devant ce petit mur de neige… je m’arrête, je l’installe, et traverse la route pour la photo… quand soudain j’entends un bruit de moteur… je suis confuse sur le bord de la route, prise en flagrant délit… et presque prête à me tourner vers la vallée, pour ne pas croiser le regard de ceux qui montent, quand je réalise que c’est une moto… je décide donc d’assumer et d’attendre qu’elle soit passée pour immortaliser ce moment. La moto s’approche, je regarde le motard en souriant… presque rouge de honte, quand il me fait signe, le pouce levé avec un grand sourire, d’un air de dire « super la photo… !! » et devinez quoi… je le vois 3 quart de secondes plus tard faire demi tour et venir mettre sa moto à la place de la mienne, juste au moment où je démarre…
J’avais pas à avoir honte… il m’a comprise, lui !!!!

La route se rétrécit encore, et les petits parapets sur le côté me rappellent s’il est besoin, qu’ils ne suffiront pas à éviter une chute fatale en cas d’inattention… c’est donc la dernière photo pendant tout le temps de la descente, pendant laquelle d’ailleurs, un vent violent se lève et m’empêche toute flânerie bucolique…

Arrivée dans la vallée de la Maurienne, le ciel noircit dangereusement… et la sagesse m’invite à m’arrêter sur le bas-côté pour enfiler ma tenue de pluie… la saccoche réservoir est à l’abri sous sa housse… plus question de photos… et je mémorise l’itinéraire, puisque je ne vois plus la carte.
Quelques toutes petites minutes plus tard, je remercie ma bonne étoile qui m’a évité de me retrouver complètement saucée… une pluie dilluvienne sous un vent terrible… pendant quelques 30 km. Je passe au pied du Col du Mont Cenis où la pluie s’intensifie encore.
Il est 17h30, je suis attendue aux Deux Alpes… je comptais y arriver vers 18h/19h, mais je réalise que j’ai sur-estimé ma vitesse de croisière… J’avais calculé approximativement, et d’ordinaire je ne suis jamais trop loin de la réalité… mais cette fois, en enfilant les cols les uns après les autres, c’était sans compter avec les cyclistes très nombreux… les campings cars qui pullulent… le mauvais temps… les pauses photos innombrables, parce que tant de beauté ne se laisse pas sur place…
QU’à cela ne tienne, un petit coup de fil à mes amis, pour leur dire que je n’arriverai que vers 20h et me voilà repartie sous la pluie, toujours. De mémoire, il me faut prendre le col du Glandon, puis celui de la Croix de Fer pour arriver sur Allemond et prendre Bourg d’Oisans. Je connais bien la région pour y avoir habité 5 ans… mais néanmoins, je me trompe !!!
A la première bifurquation dans Saint Michel de Maurienne, je prends le Col du Télégraphe, effectivement, de mémoire, il figurait sur ma carte… mais j’aurais du le laisser de côté et poursuivre quelques petits kilomètres… Tant pis, me voilà dans la montée, cherchant des yeux difficilement à travers les goutes d’eau qui parsèment ma visière, le panneau indiquant le Col du Glandon… pour arriver au Col du Télégraphe et réaliser que je me suis trompée de route… Je serai donc encore retardée…

Un petit coup de fil à mes amis depuis le Col du Télégraphe pour les rassurer… et m’entendre dire que ce n’est pas grave, que je ne dois pas prendre de risque et qu’ils m’attendent, peu importe l’heure à laquelle j’arrive… Je suis rassurée (Merci les z'amis…) et je poursuis donc sereinement ma route, mais sans traîner quand même… pour arriver à Valloire, au pied du Col du Galibier… mon col préféré… !!!!
Quelques photos, en vrac, de ce petit coin de montagne que j’aime tant… la lumière y est si belle juste après l’orage en cette fin d’après midi… ces jeux d’ombre et ces découpes la rendent encore plus magique…





J’attaque la descente… avec quelques belles vues sur le Briançonnais


Le soleil m’a fait un petit clin d’œil, juste quand je prenais la photo… j’ai juste eu le temps de saisir l’instant magique…

On y fait des rencontres parfois inattendues…

Arrivée au Lautaret, je file sur l’Oisans pour remonter sur les Deux Alpes ou l’apéro m’attend depuis un moment maintenant. J’arrive chez mes amis à 20h45… et la soirée se poursuit à papoter tard dans la nuit fraiche et humide qui fait suite à une journée orageuse en montagne…
Bilan de la journée : 10h30 de route – 495 km environ
Dénivellées :
Annecy 448 – Col des Aravis 1498 : 1050 m de dénivellée
Flumet 917 – Col des Saisies 1633m : 716 m de dénivellée
Beaufort 713 – Cormet de Roselend 1968 : 1255 de dénivellée
Bourg St Maurice 840 – Col de l’Iseran 2770 : 1930 m de dénivellée
St Michel de Maurienne 712 – Col du Télégraphe 1566 – Col du Galibier 2645 : 1933 m de dénivellée
Parcs traversés : Parc Naturel de la Vanoise – Parc National des Ecrins
Vendredi 28 juillet : Les Deux Alpes, La Grave la Meije, Col du Lautaret, Briançon, Col de l’Izoard, Gorges du Guil, Guillestre, Embrun, les Orres.
Je me réveille assez tard… prend un petit déjeuner avec mes amis, la pluie fine qui tombe nous contraint à rester à l’intérieur et le ciel gris n’augure rien de bon pour la route… mais ce n’est pas grave, c’est le jour du trajet le plus court !!!
Après un bon petit repas entre nous, je prends congés, charge la moto que j’avais dépouillé la veille… et je me sauve équipée pour la pluie, vers les Hautes Alpes.
Je reprends le même chemin qu’hier soir jusqu’au Col du Lautaret, mais dans le sens inverse… le temps n’est pas propice, mais c’est plus fort que moi, je ne sais pas passer à proximité de la Meije, sans la photographier sous toutes ses coutures…
En voici donc une vue, sous les nuages et la pluie…

Je passe le Lautaret

Et je poursuis sur Briançon, par cette route souvent encombrée qui traverse Monestier les Bains, puis Serre Chevalier… pour prendre la direction du Col d’Izoard. Un petit Orangina au pied du col, dans un de ces petits bars de montagne que j’aime beaucoup… où le patron attend l’hypothétique client en regardant sa télé… ça sent le viel hôtel qui fut prospère en son temps… mais qui vivotte aujourd’hui au grés du passage de quelque cycliste qui « se tente le col », ou de quelque motard qui se rafraichit, ou se réchauffe, selon la saison, avant de monter plus haut… incertain que l’on est de trouver un bar avant longtemps…
Au pied de l’Iseran, la montagne se découpe… comme de la dentelle…

Je longe les derniers vallons verdoyants avant d’attaquer la rude montée qui va voir la végétation se raréfier au fur et à mesure que je prends de l’altitude.


Après quelques menus lacets…

J’atteinds le sommet, où fut erigée une stelle qui ma foi… a comme un petit air penché !!!
Est-ce dû au maçon qui buvait pour se réchauffer et pour lutter contre le vent glacial… ou au fort travail du terrain qui bouge sous l’assaut des saisons… Nul ne saurait le dire… tout ce que je sais c’est que moi, j’ai pris la photo tout à fait droite !!!!!!!!!

Une dernière vue sur le massif des écrins avant de passer de l’autre côté.

Le Col d’Izoard a ceci de particulier, qu’il offre un paysage lunaire… quasi désertique, jonché de pics rocheux verticaux… de clapiers impressionnants (champs de pierres), et de quelques pins rabougris qui résistent vaillamment au vent, aux chutes de pierres…





En redescendant sur le versant Sud, vers Arvieux, la vue sur le Queyras est saisissante.

Au Col de la Platrière, à « la Case déserte », la vue sur la combe donne l’impression d’un chaos inextricable…


Je descends tranquillement le vallon qui file sur Arvieux, me régalant des couleurs douces de la verdure retrouvée… le coin est peu fréquenté, et à part quelques paysans qui fauchent leurs prés, personne ne vient troubler la quiétude des lieux.
J’arrive dans le fond de la Vallée et je rejoints alors les gorges du Guil, qui mènent à Guillestre par une route sinueuse, taillée dans la roche et surplombant ce cours d’eau tumultueux.

Un petit barrage arrête les eaux vives du Guil comme pour leur permettre de prendre du repos avant de continuer à courrir sur les rochers jusque dans la vallée…




J'arrive aux Orres en fin d'après midi. Mes amis sont à la ferme. Un petit interméde pour vous présenter mon amie et sa belle mère qui s’occupent des petits veaux, qui viennent d’arriver et qui sont trop jeunes pour monter à l’alpage avec leurs ainés… ce sera pour l’année prochaine, en attendant il faut les nourrir matin et soir…

Lorsqu’ils ont bu leur lait, leur grand plaisir est de lécher les quelques gouttes qui pourraient rester sur le museau du voisin… et réciproquement… !!!

Depuis la ferme, vue sur le village du Mélezet arrosé par les derniers rayons du soleil couchant, au fond, la station des Orres, dominée par le Parpaillon.

Le clocher du village des Orres (Les Orres Chef Lieu pour les gens d’ici) pointe fièrement sa flèche au dessus des cultures, comme pour attraper les derniers brins de lumière… au fond, on aperçoit le Balcon des Orres (très jolie ballade sur une petite corniche bordant un plateau).

Après avoir pris soin des petits veaux, nous rentrons au chaud, car oui, il fait frais… très frais même… et passons une petite soirée autour d’une bonne table où nous savourons une cuisse de Mouflon, tué par mon pote Jean-Claude, lors d’une sortie à la chasse à l’automne dernier. C’est une viande absolument excellente… fondante et délicate, on a peine à croire que l’on mange du gibier…
Une bonne nuit salvatrice et je serai prête demain matin à partir pour encore une magnifique et folle journée…
Bilan de la journée : 4h de route pour 165 km environ
Dénivellées :
Barrage du Chambon 1040m – Col du Lautaret 2058 : 1018 m de dénivellée
Briançon 1321 m – Col d’Izoard 2360 : 1040 m de dénivellée
Embrun 870 m – Les Orres 1800 m : 930 m de dénivellée
Parcs traversés : Parc National des Ecrins – Parc Naturel Régional du Queyras
Samedi 29 juillet – Les Orres – Embrun – Guillestre - Col de Vars – Col de Restefond/Col de la Bonnette – Col de la Couillole – Col de la Cayolle – Barcelonnette – Lac de Serre Ponçon – Embrun – Les Orres.
Départ samedi matin, 9h, pour ce qui va être sans doute la plus grosse journée, mais de loin la plus belle…
La circulation est tellement dense à Embrun, que je décide de couper par les petits villages, en bas de la côte, à Barratier. De cette petite route, on voit bien que la ville d’Embrun est construite sur un rocher (oup’s désolée pour le fil électrique…).

Après Saint Clément sur Durance, je vais faire un tour à la Source d’Eaux Chaudes, c’est toujours curieux, mais d’habitude j’y passe l’hiver, et la sensation est toute autre…

J’ai pris une photo où les gens se baignent dans les bacs d’eau chaude, pour profiter de ses propriétés que je ne connais pas… mais qu’on dit excellentes… je brouille leur visage sur la photo, car je n’ai pas leur accord !!!

Je file ensuite direction le Col de Vars, premier col d’une longue et belle série encore aujourd’hui… La route est étroite, et ma foi, les acottements sont plus que douteux… certes il n’y a pas de vide de chaque côté, mais je reste néanmoins prudente… et puis le paysage est tellement beau qu’il me faut rouler lentement pour en profiter pleinement…

Arrivée au Col de Vars, je m’empresse de faire la traditionnelle photo… non non, je n’ai pas changé de véhicule… !!! courageux ils sont !!!! Je passe des Hautes Alpes aux Alpes de Haute Provence… et j’aurai décidément passé ces quelques jours à passer de département en département… Meurthe et Moselle, Vosges, Haute Saone, Doubs, Jura, Ain, Savoie, Haute Savoie, Isère, Hautes Alpes, Alpes de Haute Provence, Alpes Maritimes, Var…


Je reprends la route pour descendre en direction de Barcelonnette, mais je bifurquerai à Jausiers, pour faire la boucle du Mercantour, qui passe par Saint Sauveur sur Tinée et Valberg. Je terminerai ma boucle par Barcelonnette.
Dans la descente du col de Vars, magnifique vue sur l’entrée de la Vallée de l’Ubaye

L’Ubaye que je croise à Saint Paul et que je suivrai jusque Jausier, avant de la retrouver en fin de journée quand je redescendrai sur Barcelonnette

A Jausiers, je prends à gauche la route la plus haute d’Europe, qui me mènera au col le plus haut de mon périple (Col de la Bonnette, à 2802 mètres)

Dernière photo d’un paysage encore bien vert et arboré… avec d’impressionnants blocs rocheux.

30 minutes et quelques centaines de mètres plus haut… la montagne est plus aride… plus rude… désertée par les arbres et les prairies

Elle est toutefois parée, par endroits, de délicats tapis de fleurs… la montagne est un grand jardin…

Si vous regardez attentivement… au centre de la photo… vous verrez la jolie marmotte qui me tourne le dos… comme un enfant qui ne voyant pas l’ennemi, espère que lui non plus, ne le voit pas…

Je poursuis inlassablement mon ascension… et plus je grimpe… plus je m’émerveille… je n’en suis pourtant pas à mon coup d’essai, mais à chaque fois l’émotion est plus intense encore…


J’atteinds enfin le sommet… les choses sont bien faites, le pic de la Bonnette est contourné par la route ce qui a permis de mettre en place un sens unique… petit confort très appréciable quand on voit la largeur de la route et le vide sur le côté …
Au sommet, quelques courageux cyclistes, et de nombreux motards… on se regarde, sans rien dire, point n’est besoin de parler pour savoir ce que chacun éprouve… la vue est splendide et on se sent petit… tout petit au milieu de cette immensité et l’émotion en est encore plus grande…
J’aurais malgré tout aimé pouvoir partager ce moment là…
Au sommet de la Bonnette


Je reprends mes esprits, et songe à redescendre… le temps passe vite et j’ai encore un paquet de kilomètres à faire…
Quelques photos saisissantes de la descente qui m’attend



Les points de vue sont grandioses… au fur et à mesure que j’avale les lacets qui me conduiront dans la vallée…




J’admire, je me régale, je m’exclame seule, à haute voix, tellement c’est beau… quand soudain, au détour d’un virage, je tombe sur un village entier abandonné…


C’est assez habituel en haute montagne de trouver des anciens villages d’alpage que notre vie moderne nous a contraint à abandonner. Mais là… c’est différent. L’organisation du village très régulière, stricte, me fait penser qu’il n’a rien d’un village d’alpage. De plus, les villages d’été n’étaient pas situés sur une route… mais on y avait plutôt accès par un sentier muletier… Je m’interroge… et trouve rapidement la réponse sur des panneaux d’information situés à l’entrée du village.

Pour étayer les informations figurant sur le panneau… je suis allée chercher ces fresques dans les maisons ouvertes… En voici deux


Un autre panneau raconte la vie et les coutumes d’enmontagnage… qui sont toujours exercées sur ces hauteurs... d'ailleurs, quelques dizaines de mètres plus bas, je rencontrerai les troupeaux…



Je continue ma descente pour rejoindre les Gorges de Valabres



En arrivant à Saint Sauveur sur Tinée, je ne suis qu’à 60 km de Nice… C’est un autre paysage, ça commence à sentir le sud… la chaleur est écrasante… et oh « peuchère »… lorsque j’ôte le casque, j’entends ces satanées cigales me casser les oreilles (ben oui, je sais, je ne suis pas normale, mais moi, les cigales… elles me stressent !!!)
Au détour d’un virage, un ruisseau qui court me permet de me rafraichir un peu…

En montant sur le col de la Couillole, j’aperçois le joli petit village de Roubion

La vue depuis le village est superbe… la végétation est plus présente que dans les cols franchis aujourd’hui… mais j’avoue une légère préférence pour les terrains arrides de la haute montagne… recouvert seulement de délicats tapis de petites fleurs...

J’arrive au col de la Couillole où je découvre que cette route a été inaugurée le jour de mes 5 ans… je vous l’accorde… c’est pas tout jeune !!!!


Belle vue du col avant de reprendre la route

Une petite pause au vol du Vasson

Après Barcelonnette, en remontant sur le Col de Cayolle, je rencontre le Var… que je remontrai, sans le savoir, jusqu’à sa source…

La montée au col de la Cayolle fut… rafraichissante. En effet, la petite route qui sillonne entre les roches est très douce, peu pentue si je me réfère à celles que j’ai pris hier et aujourd’hui, et serpente entre des paturâges fleuris et très doux.


J’entre alors dans le Parc du Mercantour, dont j’avais suivi la bordure jusqu’à maintenant, et découvre la Source du Var.


La montagne est un jardin… je l’ai peut être déjà dit, mais je me le suis tellement répété au cours de ce périple…







Et regardez jusqu’où la nature est capable de vous concocter un petit jardin secret…

C’est beau non… ??
Mine de rien… j’étais absolument toute seule sur ces petites routes… fin juillet, c’est quand même génial !!


Et le col de la Cayolle… dernier col de la journée…

En redescendant, je surprends une marmotte… regardez bien, elle se cache, immobile derrière de grandes herbes… elle ose croire que je ne l'ai pas vue !!!

Je rejoints l’Ubaye qui me conduira au Lac de Serre Ponçon, que je longerai avec ravissement jusqu’Embrun, avant de remonter aux Orres pour ma dernière nuit en montagne…
L’Ubaye a creusé des gorges et la route est superbe…



J’arrive sur le Lac dont la vue, tout à coup, m’arrache un cri de stupéfaction… toute étonnée que je suis de le trouver déjà là…

Une petite photo des Demoiselles Coiffées du Pontis… (il y a un endroit, pas très loin d’ici, nommé « la salle de bal des demoiselles coiffées », où elles sont en nombre beaucoup plus important, cachées au fond d’une combe qui n’est accessible qu’a pied… mais je n’avais pas le temps d’y aller… je vous le recommande si vous passez dans le coin, je peux vous en indiquer trés facilement l'accès, c’est vraiment quelque chose d’unique…).

Je ne traine pas, le ciel se couvre et j’ai encore quelques 30 km à faire… je vais essayer d’arriver avant la pluie !!
Une petite idée de la vue depuis chez mes amis…


Claude et moi allons voir si la génisse qu’ils ont gardé sous la maison a encore assez d’eau… elle était malade et trop faible au moment de l’enmontagnage et n’a pas pu prendre la route des Grands Vallons avec le troupeau… elle reste donc sous le village… et fait le bonheur des enfants qui passent, d’autant qu’elle n’est pas farouche et vient leur réclamer des carresses !!!


Bilan de la journée : 11h de route pour 450 km environ
Dénivellées :
Embrun 870 m – Col de Vars 2111 m : 1240 m de dénivellée
Saint Paul 1470 m – Cime de la Bonnette 2802 m : 1332 m de dénivellée
Col de la Couillole 1678 m – Col de la Cayolle 2327 m : 650 m de dénivellée
Parcs traversés : Parc Naturel Régional du Queyras – Parc National du Mercantour
Dimanche 30 juillet : Les orres – Le Pontis (au bord du lac de Serre Ponçon), Col de Pontis, Le Lauzet-Ubaye, Seyne, La Javie, Digne, Les Mées, Villeneuve.
Au petit matin, je prends congé de mes amis qui partent soigner leurs veaux et vaquer à leurs occupations, pour reprendre la route. Je prépare mes affaires, charge la moto et cache la clé derrière le pot de fleurs avant de partir… cachette à laquelle personne ne penserait, bien évidemment !!!
Je longe à nouveau le lac de Serre Ponçon pour le quitter après Savines et prendre la direction du Pontis où je passerai faire un petit coucou à des amis vosgiens qui sont en vacances dans le coin… Puisque je suis sur la route du col, je décide de passer par le petit col de Pontis pour rejoindre la route de Digne. La route est sinueuse, très étroite et offre une vue splendide sur le lac et les montagnes environnantes…
Admirez le bleu du ciel qui se confond avec le bleu du lac…





Je poursuis ma route, sans trop m’arrêter… je n’ai plus de col à franchir et je trouve le paysage un peu plus monotone… il fait très chaud… je descends vers le sud mais suis encore loin de la mer, aussi l’atmosphère est lourde et étouffante…
Comme j’étais bien dans mes montagnes…
A quelques kilomètres de chez mon amie, juste avant Manosque, je découvre un joli petit village que je photographie… dernière photo avant de prendre la route du retour… demain matin !

Bilan de la journée : 4h de route pour moins de 200 km
Le petit col de Pontis : 1300 m
Lundi 31 juillet : Villeneuve, Sisteron, Grenoble, Chambery, Aix les Bains, Bellegarde, Genève, Ferney Voltaire.
Après une petite soirée retrouvailles (je n’avais pas revue mon amie depuis 9 ans…), j’ai eu bien du mal à tenir mon horaire dimanche matin… Je m’étais fixée une heure de départ… que j’ai différée d’une heure trente… occupées que nous étions à papoter ma vieille pote retrouvée et moi…
Je démarre donc sur les coups de 10h30 direction Sisteron… la route qui va me remonter dans mon petit coin du Nord Est… Je décide de passer dans le village des Mées, car j’avais apperçu ces monstres de pierre depuis la route en déscendant hier, et je voulais les voir de près… c’est très impressionnant.


Vers 13h, j’arrive sur les contreforts du Triève que l’on voit au fond

Je laisse derrière moi le Mont Aiguille

Et, de l’autre côté de la route, je longe les balcons du Vercors, avec leurs corniches caractéristiques...


Le temps se couvre et c'est sous la pluie que j’aborde Grenoble… que je contourne pour aller longer le massif de la Chartreuse en direction de Chambéry


Arrivée au Lac d’Aix les Bains, je voulais vous faire une belle photo même sous la pluie… mais il m’a été impossible de traverser la route tellement la circulation était importante… et impossible de trouver une petite route qui aille vers le lac…

Plus je monte vers le Nord, plus le temps se gâte… on devine à peine le massif des Bauges dans les nuages… Quelques heures plus tard, je gagne le Jura, dont on apperçoit avec peine les premiers rebonds, en arrière plan

C’est donc trempée et assez fatiguée que j’arrive à Ferney Voltaire, aux portes de Genève, chez ma cousine pour y passer ma dernière nuit avant le grand retour…
Bilan de la journée : 400 km, 7h de route, dont 3 bonnes heures sous la pluie…
Massifs montagneux : Vercors, Triève, Chartreuse, Bauges, Massif du Mont Blanc (dans la purée de pois…), Haut Jura.
Une petite soirée avec ma cousine chez des amis connus en juin lors de son mariage… et une bonne nuit de sommeil… et me voilà prête.
Mardi 1er aout : Ferney Voltaire, Col de la Faucille, Les Rousses, Morez, Morbier, Champagnole, Dole, Gray, Langres, Neufchateau, Nancy.
Après un solide petit déjeuner, je m'apprête à attaquer le col de la Faucille (par la face Sud !!) pour gagner le Haut Jura et ses verts paturâges…
La dernière fois que j’ai pris le Col de la Faucille, c’était avec la varadéro 125… cette fois, j’ai donc un élément de comparaison… et comme je l’ai fait plusieurs fois et que je connais ce col comme ma poche… il ne m’a pas fallu longtemps pour apprécier la différence !!!
Quel bonheur… dommage que le temps soit si maussade, car la vue sur le Lac Léman en montant la Faucille est quelque chose de magnifique…
Au détour d’un lacet

J'ai quand même fait une photo… si vous regardez bien, la tache grise au fond… c’est le lac Léman !!

J’arrive au Col de la Faucille sous un ciel gris gris gris… et il fait un froid polaire... comme souvent dans le coin d’ailleurs… ce qui n’est pas pour me déplaire, j'aime le Jura, et je sais qu'il y fait souvent froid. Une petite pause pour enfiler pull et gants d’hiver et c’est reparti !!

Arrivée aux Rousses, je décide de pousser jusque Bois d’Amont (des amis y ont une maison de famille… si des fois ils étaient là, j’irais me faire payer un petit café bien chaud…). Mais il n’y a personne…
Un petit arrêt le long du lac des Rousses et je file au centre de Bois d’Amont rattraper la route qui longera le lac sur son autre rive, celle qui se trouve au Sud.

Le temps ne s’arrange un peu qu’après Champagnole, et j’arrive à Poligny, la capitale du Comté, sous un ciel presque acceptable…

… pour retrouver le soleil quelques dizaines de km plus loin… un champ de tournesols m’invite alors à faire une pause, histoire de laisser les rayons du soleil me réchauffer un peu et sécher la moto !!!

Bilan de la journée : environ 400 km, 6h de route.
J’arrive chez moi en fin de journée… presque sous le soleil… un peu fatiguée mais avec dans la tête tellement de belles images et de bons moments… que c’est décidé… j’y retourne dés que possible !!
Un seul tout petit regret... ne pas avoir pu partager certains moments vraiment chargés d'émotion devant tant de grandeur, de calme, de beauté...

